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Les 106 diocèses de l’Hexagone ont été priés de livrer leurs données dans le cadre d’une enquête interne de la Conférence des évêques de France. Des chiffres inédits mais qui ne disent qu’une partie de la réalité.
D’un point de vue judiciaire, les affaires de pédophilie concerneraient, selon une enquête interne de la CEF, une soixantaine de clercs catholiques.
Parmi eux, 37 ont déjà purgé leur peine et 26 font l’objet d’une mise en examen. Depuis plusieurs mois, les évêques catholiques promettaient de donner des chiffres à la suite du scandale qu’a provoqué, à Lyon, l’affaire de l’abbé Preynat. Aucun bilan n’avait été établi par l’institution depuis 2010 et les 106 diocèses de l’Hexagone ont donc été priés (non sans réticence pour certains) de livrer leurs données.
«Le principal enseignement de l’enquête, c’est que cela nous permet d’objectiver un volume d’affaires», poursuit Ségolaine Moog, déléguée pour la lutte contre la pédophilie à la Conférence des évêques de France (CEF).
Toutefois, cette soixantaine de dossiers n’est qu’une petite partie de la réalité des cas de pédophilie dans l’Eglise catholique en France. Cela pourrait paraître très peu eu égard au nombre de prêtres, en exercice en France, à peu près 12 000 actuellement ; ce que ne manqueront pas de souligner un certain nombre de milieux conservateurs qui estiment que les affaires de pédophilie sont instrumentalisées contre l’Eglise.
L’enquête de la CEF décompte 222 victimes qui se sont se sont manifestées, ces dernières années, auprès des diocèses.
Pour sa part, l’association lyonnaise La Parole libérée avait révélé, à l’automne, avoir reçu le témoignage de plus de 400 victimes.

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