Halcyon devait être l’alpha et l’omega de l’industrie vidéo-ludique intelligente, la console fut pourtant assez brutalement jetée aux oubliettes.
HAL, le sixième passager…
Elle est à ranger aux cotés des bides les plus retentissants de l’industrie vidéo-ludique et sa présence au musée des horreurs ne ferait pas d’ombre au Virtual Boy de Nintendo ou l’Apple Bandai Pippin. Un destin amère pour une machine pourtant présentée par Rick Dyer comme l’incarnation de Hal 9000, l’ordinateur du film de Stanley Kubrick, 2001 l’odyssée de l’espace.
Dans les nombreuses interviews qu’il donne, le fondateur de RVI Video Systems et le créateur des sadiques Dragon’s Lair et Space Ace, s’inspire du cinéma pour faire sa comm’ et flatte l’imagination d’une génération élevée aux WOPR de War Games en 1983 ou ME de Electric Dreams en 1984. Seulement, RDI Halcyon ne passera pas le stade de la bande-annonce…
Une simple machine avec vernis technologique
Drôle de machine que cet RDI Halcyon… Il devait être un compagnon domestique, à la fois ordinateur et console, et pouvait reconnaître votre voix et vous répondre grâce à sa synthèse vocale. De là à subjuguer son auditoire en faisant croire que cet ordinateur était vivant, un pas que Rick Dyer faisait sans sourciller…
Seulement, ce matériel se contentait d’emmagasiner quelques informations afin de « communiquer » avec l’utilisateur de façon « personnelle » : il possédait avec un vocabulaire de plus d’un millier de mots, et pouvait en apprendre ceux qu’on lui enseignait. Halcyon reconnaît bien la voix humaine, peut vous appeller par votre nom, et peut vous donner quelques tips pour terminer certains jeux.
Pour aller plus loin dans l’imitation, il arrive que le système pose des questions afin d’établir le contact ou pouvait se manifester en cas d’absence d’interaction. Un mensonge publicitaire tout simplement possible grâce à des algorithmes.
… Et quelle technologie !
Au moins, du côté technique, l’ordinateur Halcyon pouvait se targuer d’être en avance sur son temps : les deux éléments principaux qui la composent mettent en effet la barre très haut, que ce soit son processeur Z80, 64 Ko partitionnés en RAM et ROM, ou que ce soit son lecteur de disque laser Pioneer LD-700.
Côté jeux, c’était la même surenchère : divisés en deux parties, ils étaient composés d’une cartouche de 16K qui abritait le programme, le vocabulaire nécessaire à la synthèse et la reconnaissance vocale, et les données, et d’un Disque Laser sur lequel l’image et le son étaient stockés.
Bide et musique
C’est peut être l’un des plus gros bides de l’industrie. Le fiasco fut tel que la fabrication de la machine resta au stade du « homebrew« . Dans la mesure où elle n’a pas passé les portes de l’usine, seuls quelques investisseurs privilégiés possèdent aujourd’hui quelques rares exemplaires.
Déjà hors de prix de son « presque » vivant (2500$) la machine est aujourd’hui une rareté qui se monnaie à plus de 10.000$. Inutile pour vous de la chercher sur le Bon Coin, dans un vide-greniers geek, ou sur les sites d’achats ou autres comparatif pc portable gamer, vous n’avez aucune chance de tomber sur un des 10 prototypes de cette véritable usine à gaz.
Elle fut sans doute trop en avance, trop chère ou trop bizarre pour le commun des mortels… Rien d’étonnant à trouver un exemplaire chez Cassandra Peterson, que vous connaissez sans doute sous son nom de Maîtresse des Ténèbres, Elvira...
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