Après une première journée d’action en octobre, les salariées avaient obtenu plusieurs « victoires », comme la requalification de leur statut – et ainsi des augmentations de salaires -, le renforcement de leurs effectifs pendant certains jours de décembre, les remboursements à 50% des transports domicile-travail.
Mais aujourd’hui, « les conditions de travail se dégradent à nouveau », selon Marielle Bencheboune, « l’organisatrice syndicale » de la CNT-SO, le syndicat à l’origine de l’action d’octobre :
« La requalification des nouvelles salariées n’est pas automatique, les paires de gants sont rationnées, des nuisances sonores dues à la nouvelle obligation du port d’oreillette entrainent de graves maux de tête, des salariés se retrouvent obligées de laver elles-mêmes leur serpillère et tenue de travail sans aucune contrepartie. »
La CNT-SO, micro-organisation anarcho-syndicaliste spécialisée dans la défense des femmes de ménage, est une nouvelle fois à l’œuvre.
Mais cette fois-ci, le syndicat CGT du centre commercial rejoint également le mouvement, en élargissant les revendications à l’ensemble des salariés de la Part-Dieu. Une fois de plus, le syndicat de site dénonce « les conditions de Travail des salariés du Centre Commercial ».
Après les couche-culotte pour le « shit-in », les soutiens sont invités à « aider bénévolement » les femmes de ménage, « en passant la serpillère et le balais ». Un des WC de la Part-Dieu sera ainsi bloqué pour une des plus grosses journées d’avant Noël.
La femme de ménage syndiquée licenciée après le « shit-in »
Le syndicat dénonce également la « répression syndicale » à l’œuvre chez Samsic, la société à qui le centre commercial Part-Dieu sous-traite le nettoyage. La CNT-SO accuse la direction de s’être « acharné » sur la représentante de section syndicale, allant jusqu’à son licenciement.
Jeanne (de son nom d’emprunt), que l’on avait interviewée dans notre article précédent, a été mise à pied une dizaine de jours après le rassemblement du 15 octobre pour faute grave. La CNT-SO conteste cette procédure de licenciement et a lancé une action en justice contre Samsic.
>> Lire notre article À la Part-Dieu, les femmes de ménage des toilettes « n’en peuvent plus » <<

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