Un retour historique, journalistique mais aussi personnel sur cet embléme de la ville, qui est en fait beaucoup plus qu’une fête.
C’est donc trois formes de storytelling complètement différents que la scénariste Virginie Ollagnier a choisies.
De l’Histoire
Tout d’abord un récit historique, racontant les origines religieuses de la Fête et son appropriation par l’ensemble de la société au fils des siècles. Un conte pour lequel la dessinatrice Rebecca Morse a privilégié un style assez minimaliste, paré d’une couleur sépia pour ancrer davantage encore les images dans le passé.
Du reportage
Vient ensuite un reportage aux côtés de deux artistes préparant leur projet pour les festivités de 2015. Le lecteur entre dans les coulisses de la fête : comment devient-on un « illuminateur » ? Comment se passe la sélection ? Comment se déroule la préparation ? Autant de questions auxquels répond les Rues de Lyon.
Beaucoup plus coloré que l’histoire précédente, le reportage présente un graphisme moderne : ultra détaillé, à la limite du cartoon.
Et des souvenirs
Enfin, dans cette troisième partie, la scénariste revient sur ses souvenirs personnels. En 1975, quand petite fille son père lui montrait pour la première fois les lumières ornant les balcons de Lyon. Jusqu’en 2010 où, trente ans plus tard, c’est elle qui joue à son tour le rôle de parent, emmenant son enfant dans les rues illuminées du 8 décembre.
A la limite de l’impressionnisme, le style de dessin choisi par Rebecca Morse s’adapte encore une fois parfaitement aux bulles de Virgine Ollagnier.
Mise en forme de manière originale, la bande dessinée propose de suivre les trois récits en parallèle sur chaque page. L’histoire en haut, les souvenirs en bas et le reportage au milieu. Au lecteur de choisir son mode de lecture !
Mais cette liberté du lecteur s’arrête à la toute fin du livre. En guise de conclusion, cinq petites bougies illuminent l’immense dessin de la dernière page, accompagnés de ces mots :
« À Lyon, le 8 décembre est un peu notre fête nationale. Qu’elle envahisse notre ville ou au contraire qu’elle ne dure pas assez longtemps. Qu’elle soit religieuse ou pas du tout. Qu’elle réveille la nostalgie ou nous donne accès à des projets futuristes. Quels qu’en soient les deuils. Le 8 décembre demeure une nuit de fraternité, une nuit de fête, une nuit de lumière. »
Pour vous procurer le numéro 23 de Les Rues de Lyon en version papier, il ne faudra débourser que trois euros et se rendre dans un de ces lieux.
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