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La fédé PS du Rhône mène-t-elle une campagne parallèle en faveur d’Emmanuel Macron ?

C’est la crise chez les socialistes du Rhône. Son président, David Kimelfeld, s’est clairement positionné en faveur du candidat Emmanuel Macron qui n’appartient pas au PS et a démissionné du gouvernement Hollande en août dernier.

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La fédé PS du Rhône mène-t-elle une campagne parallèle en faveur d’Emmanuel Macron ?

L’interview du « premier fédéral » (également appelé « premier fed’ » par les intimes), publiée dans Le Progrès de ce week-end, a provoqué un tollé chez plusieurs militants et élus. David Kimelfeld y affiche publiquement son soutien au candidat non socialiste, déclarant même vouloir être « actif » dans sa campagne.

Yves Blein, député du Rhône, a rendu public un courrier qu’il adresse au président de la fédé :

« Je respecte ta position mais je considère qu’elle ne te permet pas aujourd’hui de rester premier des socialistes de notre département, chargé d’organiser des primaires auxquelles tu ne crois pas et dont tu n’acceptes par avance ni le chemin ni le résultat. »

Un propos suivi par Jean-Paul Bret, maire PS de Villeurbanne, qui exhorte David Kimelfeld à la démission, ou encore par Pascale Crozon, députée sur ce même territoire.

Ou la tête des primaires sur le territoire de Gérard Collomb

En bon dauphin, David Kimelfeld ne fait que suivre la ligne tracée par Gérard Collomb, le président de la Métropole de Lyon et véritable patron de l’instance socialiste au niveau local.

Via le compte Twitter de Gérard Collomb.
Emmanuel Macron et Gérard Collomb. Compte Twitter de Gérard Collomb

Ce dernier est le premier VRP du jeune candidat à la présidentielle, dans les médias nationaux et sur son territoire, depuis de longs mois déjà et avant même qu’Emmanuel Macron ne quitte ses fonctions de ministre.

Emmanuel Macron s’est depuis déclaré candidat mais il refuse catégoriquement de participer aux primaires de la gauche.

Or, le président d’une fédération départementale a pour rôle d’organiser mais aussi d’animer ces élections sur son territoire, de pousser à ce que les citoyens participent au vote.

Dans le Rhône, beaucoup de socialistes doutent du fait que l’énergie soit dédiée à cela.

Un militant nous explique qu’au sein de la fédé, c’est un « petit bureau parallèle » qui se serait mis au service de la campagne d’Emmanuel Macron.

En réponse aux réactions scandalisées qu’il a provoquées, David Kimelfeld a envoyé ce lundi un courrier aux militants socialistes. Il y détaille très scolairement le travail déjà accompli au sein de la fédération et sous sa houlette, en vue de l’organisation des primaires de la gauche.

L’apaisement… qui irrite

Gérard Collomb s’est dit qu’il allait en remettre une couche, en prônant « l’apaisement » dans Le Progrès de ce lundi. Ce qui lui a surtout permis de redéployer son évangile  :

« Le Parti socialiste ne saurait se refermer sur lui-même pour construire de nouvelles perspectives. Il faut savoir rassembler tous les progressistes, que ce soit les sociaux-réformistes dont je fais partie, mais aussi les personnes de centre-droit, qui cherchent une voie nouvelle et surtout ceux qui ne s’étaient jusque-là jamais engagés en politique. Tous ceux-là doivent être réunis et c’est ce que cherche à faire Emmanuel Macron. »

Et d’ajouter, prophétique (ou presque) :

« Que chacun se souvienne qu’il ne faut jamais insulter l’avenir. Les clivages d’aujourd’hui ne seront pas forcément ceux de demain. »

Rassurant ? Pas sûr. Les propos froids du duo Collomb/Kimelfeld risquent d’ajouter de l’huile sur le feu, tant ils ne correspondent pas à l’attitude attendue par les militants et élus en rogne.

Ce n’est pas la première fois que Gérard Collomb prend des libertés avec le cadre du parti, menant sa barque sans attendre l’approbation des instances nationales du PS. Mais cette fois, sa base militante et les élus du territoire ne le suivent pas en troupeau, car ils attendent beaucoup de ces primaires de la gauche, et notamment un succès au moins égal à celles que la droite a organisées en novembre.

 

 


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