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Quand le jeu vidéo brûlait sa première cartouche

Nous sommes en train de l’oublier. Même si son grand retour a été annoncé récemment par Nintendo via sa nouvelle console Switch, la cartouche s’enfonce résolument dans les limbes de l’industrie du loisir en compagnie des cassettes audio et des consoles portables à piles.

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Quand le jeu vidéo brûlait sa première cartouche

À l’occasion des 40 ans de la Channel F de Fairchild, nous revenons sur ce format ô combien iconique. 1976 – 1979 : la console Channel F de Fairchild.

fairchild

Cette console méconnue, jamais sortie en France (un certain nombre de versions autorisées sortirent tout de même en Europe, comme le Luxor Video Entertainment System en Suède, Grandstand au Royaume-Uni, ou le Saba Videoplay en Allemagne.) n’est pas parvenu à s’imposer sur le marché naissant des consoles de jeux.

Mais elle est surtout la première à avoir proposé le format cartouche. Très recherchée par les collectionneurs aujourd’hui, elle est à ce titre (et pour paraphraser Steve Jobs contemporain de cette époque) une véritable révolution : des jeux en couleurs stockés sur des cartouches ! tu n’en reviens pas en 1976 !

Même si quatre ans auparavant, la Magnavox Odyssey proposait déjà des cartouches, ces dernières n’étaient pas intelligentes : elles étaient tout juste une clef qui modifiait la position d’une série de cavaliers et reconfigurait les circuits internes de la console pour changer de jeu.

La Channel F, elle, propose de véritables cartouches ROM programmables contenant une ou plusieurs barrettes de mémoire et peu également se vanter d’être la première à disposer d’un microprocesseur.

On doit l’invention de ce procédé à l’équipe d’ingénieurs* de Fairchild Semiconductor pilotée par Jerry Lawson (dont on vient de fêter la naissance le 1er décembre sur le site rétro-gaming Rom Game).

Ils accomplissent la prouesse de créer des cartouches de jeux interchangeables qui pourront être chargées sans que des décharges électrostatiques ne viennent détruire la puce de la console. Baptisée à ses débuts VES (pour Video Entertainment System), ce nom est vite remplacé par Channel F afin d’éviter la confusion avec la VCS d’Atari. Mauvaise idée…

Si la console ne s’est pas fait un nom dans l’Histoire du jeu vidéo (En 1977, la Fairchild Channel compte tout de même 250 000 unités vendues), c’est surtout à cause de la qualité discutable de son catalogue de jeux : 2 jeux (un de hockey et de tennis) sont intégrés à la console, et la première cartouche commercialisée propose 4 jeux.

En tout, 21 titres qui s’avèrent un véritable supplice à pratiquer notamment à cause des cris stridents poussés par le haut-parleur de la machine et qui font pâle figure face à ceux de la VCS ou même de l’Odyssey 2 :

Hockey, Tennis, Tic-Tac-Toe, Desert Fox, Video Blackjack, Spitfire, Space War, Math Quiz I & II, Magic Numbers, Drag Strip, Backgammon, Acey-Deucey, Baseball Robot War, Torpedo Alley (sans doute inspiré par le film éponyme), Sonar Search, Memory Match Puzzle, Dodge-It, Pinball Challenge, Hangman, Checkers, Video Whizball, Bowling, Slot Machine…

Ce qui est remarquable avec la Channel F est le bond technologique qu’elle occasionne : le processeur F8 développé chez Fairchild et sa puissance de calcul est mis à contribution pour programmer une intelligence artificielle dans les jeux, le circuit graphique affiche fièrement 128×64 pixels et 8 couleurs alors que la concurrence reste au monochrome…

La Channel F restera dans l’histoire comme une console visionnaire et aux épaules trop petites face au monstre Atari. En 1978, Zircon International sort la Channel F System 2, et tente bien de corriger ses défauts, mais la VCS était déjà sortie, et la messe était déjà dite depuis longtemps…

* pour connaître la genèse complète : The Untold Story Of The Invention Of The Game Cartridge

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