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Après avoir mis la pression sur Fillon, Laurent Wauquiez reste à la direction des Républicains

C’était une des interrogations de l’après primaire de la droite : Laurent Wauquiez sauverait-il sa place ? Il n’a pas hésité à mettre en garde François Fillon pour lui faire passer cette envie. Finalement, une présidence collégiale a été mise en place dont il fait partie. Est-ce bien une victoire pour lui ?

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Laurent Wauquiez président de la région Auvergne Rhônes-Alpes et Patrice Verchére député (les républicains) de la 8 ème circonscription du Rhône crédits : SS/Rue89Lyon.

Les statuts des Républicains le stipulent : le vainqueur de la primaire et candidat à la présidence de la République proposera au bureau politique du mouvement une nouvelle organisation. En clair, il placera ses soutiens.

François Fillon allait-il donc conserver le sarkozyste Laurent Wauquiez à la direction du parti ?

Au soir du premier tour de la primaire, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes avait rapidement rallié l’ancien premier ministre. Il l’avait également rappelé dans l’entre-deux tours à Lyon. Rien n’était moins sûr cependant.

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Fillon «avec son projet, il va se faire tirer dessus à la sulfateuse»

Laurent Wauquiez s’est montré depuis offensif par médias interposés. Voire carrément agressif. Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a ainsi mis une aimable pression au nouvel homme fort de la droite pour lui faire passer toute envie de le sortir de l’organigramme du parti. Il déclarait ainsi au Figaro :

« Couper des têtes serait une violence inutile. En me virant, il [François Fillon] s’achèterait gratuitement un opposant. »

Il qualifiait même François Fillon de « colosse aux pieds d’argile » lui prédisant des jours moins heureux à venir :

«Avec son projet, il va se faire tirer dessus à la sulfateuse»

Ses mises en garde, avant la tenue du bureau politique, visaient également la mise en branle du parti Les Républicains derrière le candidat élu pour le représenter à la présidentielle de 2017. Nicolas Sarkozy a pris une jolie veste lors de la primaire ouverte mais pour Laurent Wauquiez ce courant qu’il représente reste majoritaire au sein du parti. En clair, si François Fillon l’écarte, une bonne partie de la base militante risque de lui faire défaut pour la campagne à venir.

Il ne voulait pas de présidence collégiale ? Raté

A ce même journal, Laurent Wauquiez laissait comprendre qu’il ne souhaiterait toutefois pas faire partie d’une présidence collective. Pour sauver sa place il a donc dû faire des concessions. Le mode d’organisation choisi par François Fillon ressemble en effet fort à une gouvernance collégiale.

Le parti n’a officiellement plus de président. Laurent Wauquiez retrouve son poste de premier vice-président avec pour autre vice-présidente Isabelle Le Callennec, députée d’Ille-et-Vilaine et proche de François Fillon. Ce dernier a placé un autre de ses lieutenants au poste stratégique de secrétaire général en la personne de Bernard Accoyer ancien président de l’Assemblée Nationale et maire de Annecy-le-Vieux (Haute-Savoie). Il sera lui appuyé par deux secrétaires généraux adjoints : le sarkozyste Gérald Darmanin et la filloniste Annie Genevard.

Laurent Wauquiez a donc sauvé sa tête et son poste de vice-président du mouvement. Est-ce bien une victoire pour lui ? Cela lui permettra-t-il de demeurer la figure visible du parti ? Sa surface médiatique et sa notoriété plaident pour lui. En revanche, s’il n’a hiérarchiquement pas de président au-dessus de lui, François Fillon fait désormais figure de patron des Républicains.

Il est par ailleurs bien encadré par des proches du député de Paris au sein du parti.

On imagine mal aujourd’hui cette nouvelle direction, malgré son contour œcuménique, lui laisser un rôle de figure principale ou de voix du parti.


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