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À Lyon, l’association We Waste veut jeter à la poubelle les sales mentalités

Les mégots sur les trottoirs, les capsules de bières au bord des quais, les bouteilles dans les parcs et tout le reste. L’association We Waste a l’intention de débarrasser Lyon de ces déchets devenus (trop) familiers qui polluent les rues. Pour y arriver, elle mène des collectes et des missions de sensibilisation à travers la ville. C’est …

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Photo prise lors d'une collecte de We Waste.

Les mégots sur les trottoirs, les capsules de bières au bord des quais, les bouteilles dans les parcs et tout le reste.

L’association We Waste a l’intention de débarrasser Lyon de ces déchets devenus (trop) familiers qui polluent les rues. Pour y arriver, elle mène des collectes et des missions de sensibilisation à travers la ville.

C’est par une froide matinée de mars que son envie de faire quelque chose pour l’environnement est née. Anne Belot, qui n’avait alors pas encore fondé We Waste, se baladait dans le Grand Parc Miribel Jonage :

« Avec une copine, on s’était levée tôt pour aller voir discrètement les castors du parc. Et alors qu’ils ne nous avaient pas remarquées, j’ai marché sur une bouteille en verre : le bruit les a fait fuir. C’est là que je me suis dit qu’il était nécessaire d’enlever tous ces déchets. »

Et c’est ainsi que, quelques jours plus tard, la franco-américaine de 25 ans s’est jetée dans le grand bain et a créé We Waste, une association qui se donne pour objectif de bien faire gérer leurs déchets par les Lyonnais. Ou faire en sorte que les gens mettent leurs rejets dans les bonnes poubelles.

« Si tout le monde jetait ses mégots de cigarette dans les endroits fait pour cela au lieu de les laisser par terre, ce serait déjà énorme. Le 1er octobre dernier, on a ramassé pas moins de vingt kilos de cigarette dans les rues de la ville, en un peu moins de deux heures. »

Mégots, plastiques et préservatifs : les rois des ordures

D’autant qu’aujourd’hui, les mégots peuvent être recyclés. Mais il n’y a pas que les fumeurs qui polluent les rues. Tout le monde produit un tas d’ordures dont il est difficile d’avoir tout à fait conscience, comme l’a démontré récemment l’activiste américain Rob Grenfiled, qui sa décidé de porter sur lui pendant un mois tous les déchets qu’il a produits pendant la période.

Des bénévoles de We Waste ramassant des déchets pendant une collecte. CC : We Waste
Des bénévoles de We Waste ramassant des déchets pendant une collecte. CC : We Waste

Chaque mois, We Waste organise une collecte des ordures qui jonchent les rues, les parcs ou encore les bords de quais. Et un maximum de personnes sont invitées à les rejoindre. Pour que chacun prenne conscience de l’ampleur de la pollution causées par ces déchets considérés comme « anodins ». 

Lors d’une séance en juillet dernier, l’association a recensé tout ce que ces ramasseurs ont trouvé en à peine 45 minutes. Et le butin est impressionnant : plus d’un milliers de mégots, des centaines de capsules, plus de cents mouchoirs, une dizaine de touillettes à café ou encore sept préservatifs.

À chaque collecte, pas moins de cinquante kilos de déchets finissent par être triés. Lors du « Lyon Clean Up Day », le 1er octobre dernier, les huit groupes de ramasseurs d’ordures ont récupéré en tout près d’une tonne de déchets. France 3 avait suivi l’un de ces groupes.

Il est difficile pour la ville et les éboueurs de tout ramasser, étant donné qu’il s’agit de déchets volatiles, qui bougent sans cesse, se fondant presque dans le paysage. De toute façon, la créatrice de l’association ne compte pas que sur les pouvoirs publics.


"Lyon Clean Up Day" : sale temps pour les déchets à Miribel Jonage !

"C’est normal que les citoyens s’occupent en partie des déchets. C’est notre environnement à tous. Pour moi, c’est logique de s’impliquer, ce qui n’est pas normal, c’est qu’il y ait autant de déchets dans les rues."

Et la Métropole, gestionnaire des déchets, dans tout ça ?

Dès 2017, dans le cadre d'un plan d'actions "zéro déchets", la Métropole de Lyon devrait subventionner les structures engagées sur le sujet. Pour l'heure, le contour du projet ne nous a pas encore été donné.

Concernant We Waste, ce sont les opérations de sensibilisation dans les les écoles et les entreprises qui devraient être soutenues. La Conseillère métropolitaine, Emeline Baume, en charge de la "prévention des déchets", explique ce qui l'intéresse dans cette association :

"L'idée de We Waste n'est pas juste de faire une bonne action pour l'environnement une fois par an. Pour eux, c'est juste normal qu'il n'y ait pas de déchets dans nos rues." 

Des bénévoles de We Waste, lors d'une collecte.
Des bénévoles de We Waste, lors d'une collecte. CC : We Waste

Le "changement par les citoyens"

Mais pour Anne Belot, le changement de mentalité "passe avant tout par les citoyens. Ensuite, il faut que l’Etat et les entreprises suivent le mouvement", en facilitant l’accès au déchetterie, en interdisant la vente de sacs plastiques, etc.

C’est pourquoi l'ancienne ingénieure agronome ne se contente pas uniquement d'organiser des actions de ramassage. Elle compte avant tout sur la sensibilisation. La jeune femme, qui a par le passé travaillé dans un institut de biologie marine en Australie, mène déjà quelques actions de sensibilisation dans des écoles, des associations, des entreprises. 

Et elle cherche à en animer un maximum, afin de rentabiliser financièrement le temps qu'elle investit dans We Waste.

Les ramasseurs de We Waste ne se contentent pas des rues, ils nettoient aussi les parcs de la ville.
Les ramasseurs de We Waste ne se contentent pas des rues, ils nettoient aussi les parcs de la ville. CC : We Waste

Au delà de ces ateliers, la fondatrice souhaite aussi acquérir « un camion à la C’est Pas Sorcier » dans lequel des mini-ateliers de vulgarisation scientifique seraient menés pour parler autrement des déchets, aux enfants comme aux plus grands. Un financement participatif devrait d’ailleurs bientôt être mis en route pour lancer ce projet.

Enfin, l'association souhaite s’investir dans la transformation des déchets qu’elle récupère. A terme, elle se dotera d’une machine servant à faire fondre le plastique pour le recycler en matériel à imprimante 3D. Mais pour l’instant, la machine est en cours de développement dans deux écoles d’ingénieurs locales : l’INSA Lyon et l'Ecole centrale de Lyon.

Six mois après sa création, l’association compte une dizaine de bénévoles actifs. Et à chaque collecte, entre vingt et trente personnes se réunissent. Si la grande majorité d’entre eux ont entre quinze et trente-cinq ans, de plus en plus d'enfants viennent aussi à chercher les déchets, pour le fun de leur côté.


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