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À Lyon, Thierry Braillard, Anne Lorne et Michel Havard rêvent de 2017

Un membre du gouvernement Hollande, une sarkozyste anti-mariage gay et un dissident juppéiste se jaugent sur la ligne de départ.

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La fresque de Cité Création, avenue Berthelot, sur la 1ère circo de Lyon. Crédit : Michel Djaoui.

Chacun des candidats trouvera sans doute le qualificatif le concernant un peu réducteur, c’est pourtant ainsi que pourrait se présenter la bataille pour cette décidément très intéressante 1ère circonscription du Rhône (l’une des quatre que compte la ville de Lyon), en vue des élections législatives de 2017.

La fresque de Cité Création, avenue Berthelot, sur la 1ère circo de Lyon. Crédit : Michel Djaoui.
La fresque de Cité Création, avenue Berthelot, sur la 1ère circo de Lyon. Crédit : Michel Djaoui.

Le même jour à Lyon, l’un déjeunait avec les journalistes locaux quand l’autre attendait la même petite troupe pour prendre le café, vers 15 heures. L’annonce officielle de la candidature de Thierry Braillard a réuni davantage de micros, du fait de sa fonction actuellement occupée de Secrétaire d’État aux sports, que celle de Michel Havard, conseiller municipal Les Républicains.

Ce dernier a rappelé son souhait le plus cher, être investi candidat par Les Républicains sur cette 1ère circonscription, mais le parti désormais tenu par Laurent Wauquiez lui a préféré Anne Lorne, conseillère régionale connue notamment pour son combat mené au sein de la Manif pour tous.

Vu d’ici, le combat Braillard-Lorne fait déjà de la billetterie. Dans l’entourage du secrétaire d’État, on se régale d’avance de ce qu’une telle affiche pourrait offrir, comme occasions de joutes, sur le terrain des valeurs et des idées, « totalement opposées ». Mais aussi de bons mots.

“Elle a quand même dit : “il faut apprendre à aimer avant d’apprendre à jouir”, ce n’est pas rien », ricane-t-on à gauche.

Ce qui n’est pas tout à fait exact, puisqu’Anne Lorne a écrit :

“Je me battrai pour que dans nos lycées les jeunes apprennent à aimer et à gérer leurs émotions avant qu’ils apprennent à jouir”.

Pour cette militante UMP de la première heure, fan de Nicolas Sarkozy et Laurent Wauquiez, « le combat se mène sur le terrain ». Comme elle ne s’est pas laissée tenter par le petit jeu de la course à la conférence de presse, nous l’avons contactée pour parler de sa candidature sur la 1ère circo.

La menace de la dissidence à droite

Et elle nous a d’abord passé un savon, tout en allumant une cigarette. Anne Lorne se dit « ouverte au débat » mais ne cache pas être passablement agacée par une certaine presse et Rue89Lyon en particulier qui n’auraient eu de cesse de résumer sa vie « à trois tweets » et à son passé de militante anti-mariage gay.

“Je représente la droite qui s’assume, celle que les Français attendent depuis longtemps”, assène-t-elle.

En tant que déléguée nationale de Sens commun, une forme de collectif lobbyiste ultra-conservateur, en tant que secrétaire nationale en charge de la petite enfance au sein des Républicains, Anne Lorne face au Secrétaire d’État Thierry Braillard pourrait sans peine nationaliser le débat de cette campagne législative et concentrer sur cette circo les projecteurs médiatiques, dans la foulée des élections présidentielles.

Si elle n’a pas grand chose à dire sur la candidature du ministre (« je respecte toujours mes adversaires »), elle n’a pas plus envie de dire un mot sur Michel Havard. Pourtant, l’éventualité de sa présence dans la campagne pourrait lui faire beaucoup de mal. Celui-ci, très amer, a du bout des lèvres menacé de lancer une candidature dissidente s’il n’était pas investi par son parti, et il peut compter sur une base militante relativement importante à Lyon.

Le conseiller municipal espère encore qu’Alain Juppé sortira vainqueur des primaires de la droite et qu’il le sortira alors des eaux troubles dans lesquelles il nage. Si cela n’arrivait pas, il serait alors une grosse pierre dans le jardin d’Anne Lorne.

Alain Juppé et Michel Havard à Lyon, le 29 juin 2016. Crédit : Rue89Lyon.
Alain Juppé et Michel Havard à Lyon, le 29 juin 2016. Crédit : Rue89Lyon.

« Je suis à droite parce que j’aime les règles, place la conseillère régionale attentive à ne surtout pas lancer un mot plus haut que l’autre. Il est grand temps que nous cessions les guerres internes et les guerres d’égos. Toute divergence fera le jeu des adversaires. »

Le message bien policé est envoyé. Mais chez Michel Havard, la justification de son parti, « place aux femmes », a du mal à passer. Il n’a même pas voulu répondre au coup de fil qu’Anne Lorne lui a passé lorsqu’il a su qu’il ne serait pas candidat, lui qui a été député de cette convoitée 1ère circonscription de 2007 à 2012, avant de se la faire ravir par Thierry Braillard.

En 2017 comme en 2012, la campagne « façon Collomb »

Pas de quoi ralentir Anne Lorne qui a déjà lancé les hostilités :

  • Une page Facebook de « candidate aux législatives 2017 » a même été ouverte. Après avoir disparu quelques temps du web, elle est réapparue ce dimanche, nous signale un internaute.
Capture d'écran de la page Facebook d'Anne Lorne, par Rue89Lyon.
Capture d’écran de la page Facebook d’Anne Lorne, par Rue89Lyon.
  • Pas moins de 30 000 tracts à son effigie ont été imprimés et distribués sur la 1ère circo, entre juillet et septembre. « Il m’en reste 5000 à distribuer ces prochaines semaines », affirme Anne Lorne.

Thierry Braillard 002 © Pierre Maier

Thierry Braillard, quant à lui, annonce tranquillement qu’il mènera « la même campagne qu’en 2012 ». C’est à dire menée sous l’égide de Gérard Collomb, un maire de Lyon qui sait gagner en décollant parfaitement de ses affiches de campagne l’étiquette parfois trop embarrassante du parti socialiste. Après l’élection présidentielle de 2017, ce savoir-faire pourrait servir.

 


#Législatives 2017

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