Selon France Stratégie (ex-Commissariat général à la stratégie et à la prospective), mieux vaut que l’argent vienne aider les Métropoles. C’est le sens de son rapport présenté mercredi 6 juillet qui privilégie d’aider les territoires riches qui profiteraient à ceux environnants, pour certains en difficulté, par la circulation des revenus et les mécanismes de solidarité nationale.
Par temps de rigueur budgétaire, il est donc préférable selon l’organisme de faire des choix. Et il se porte sur les territoires des grandes métropoles de France, là où l’essentiel de la croissance du pays est générée et où se concentre une grande part des emplois. Le phénomène de « métropolisation » ne devrait pas s’arrêter, il faudrait donc le soutenir pour agir sur le décrochage des territoires en difficulté économique.
Voilà de quoi, une nouvelle fois, renforcer la position et le discours de Gérard Collomb, président de la Métropole de Lyon. Il avait opportunément dévoilé fin juin le contenu d’une étude commandée à l’économiste Laurent Davezies sur la circulation des revenus sur le territoire de la Métropole de Lyon.
Elle montrait peu ou prou la même chose.
Selon l’économiste, sur les 58 milliards d’euros équivalents au PIB du territoire, entre 8 et 11 milliards bénéficieraient aux autres territoires dont une bonne moitié aux territoires limitrophes ou environnants de la Métropole.
Pour mieux aider les territoires en difficulté, souvent ruraux, mieux vaudrait donc aider ceux qui se portent bien, les métropoles urbaines, pour générer un effet distributif plutôt que faire tomber directement aides et subventions.
« L’idée selon laquelle il faut prendre à la ville centrale pour redistribuer est fausse. Les effets redistributifs sont déjà forts et si la ville centrale s’effondre alors le reste aussi. »
Ainsi s’exprimait Gérard Collomb fin juin, une première étude chiffrée sous le bras. Il en a donc une seconde.
Traduction immédiate le même jour, à Lyon de surcroît, avec la signature d’un pacte entre l’État et les quatorze métropoles du pays. A la clé pour elles : 150 millions d’euros d’aides fléchées par thématique.
Lyon touchera donc ces subsides étatiques, dont les modalités et donc le montant restent à déterminer, au titre du développement du secteur numérique.
Comment vont réagir les territoires plus ruraux à ce changement de paradigme ? On imagine, assez mal.
Laurent Wauquiez, président Les Républicains de la région Auvergne-Rhône-Alpes dont la partie rurale de son territoire n’est pas négligeable n’a ainsi pas tardé à réagir.
Lors de l’assemblée plénière du conseil régional du jeudi 7 juillet, il a tenu des propos très clairs et vigoureux :
« La région n’acceptera pas cette vision. On ne condamne pas la ruralité, on ne l’abandonne pas. Je ne veux pas qu’on oppose l’un à l’autre. Je le dénonce très fortement. »
Au-delà des postures obligées, voilà peut-être un désaccord de fond entre le président de la Région et celui de la Métropole.
Eux qui ont jusqu’ici toujours pris soin de ne jamais trop s’affronter.
Même si Laurent Wauquiez a déclaré lundi 4 juillet vouloir imposer ses règles aux autres partenaires et notamment la Métropole en matière de marché public auxquelles ils conditionneraient la participation de la Région.
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