A l’origine, il s’agit d’un projet éphémère, d’une durée de vie de trois mois. Pas plus pas moins. Mais face au succès rencontré et au fur à mesure des expositions et des collaborations, le couple d’artistes Henri Lamy et Maïa D’Aboville à l’initiative de ce projet 100% privé décide d’investir le lieu de façon pérenne, par le biais d’une SARL qui racheté les murs.
Jusqu’à présent, le lieu bénéficie de « la bienveillance » des pouvoirs publics et plus précisément de la mairie du 3ème qui accorde des autorisations ponctuelles d’accueil du public. Mais aujourd’hui, il faut se mettre aux normes. Les travaux sont estimés à 20 000 euros, dont 15 000 rien que pour l’installation électrique ; 44% de la somme a déjà été récoltée via la plateforme kisskissbankbank.
S’ils n’ont pas encore la totalité de l’argent, l’équipe de la Taverne composée de six bénévoles a des idées et des projets plein les poches pour faire vivre ce lieu atypique « qui n’est ni une galerie d’art, ni une friche, ni un squat ». Alors quoi ?
« Créer un espace ouvert et d’échanges »
Henri Lamy veut profiter de « la force du lieu » qui a traversé l’histoire du quartier comme le relatait le Petit Bulletin dans ces colonnes.
Plus qu’une résidence d’artistes ou qu’un lieu d’exposition, la Taverne est appelée à s’ouvrir à toutes les pratiques artistiques « et à toutes bonnes volontés » :
« On veut générer une communauté et intégrer les associations du quartier au projet. Il faut profiter de la force du lieu pour en faire un espace ouvert et d’échanges, on ne va pas seulement se cantonner à la culture mais aussi au bien être et à la réalisation personnelle. »
Vaste ambition. Des partenariats se sont déjà tissés avec des associations anciennes du quartier habitant la même rue, comme Awal ou L’Olivier des sages . Même chose avec la toute nouvelle école de cinéma la Ciné Fabrique qui va pouvoir réaliser ici sa première exposition.
La Taverne, un lieu qui manquait à Lyon ?
C’est au 59 rue Rivoli à Paris, dans un immeuble de six étages accueillant une trentaine d’artistes que Henri Lamy a pu développer sa peinture et bâtir son œuvre à plein temps. Fort de cette expérience, il imagine créer quelque chose de similaire à Lyon, sa ville d’origine. Et ça marche, depuis le mois d’octobre la Taverne semble avoir trouvé un public et même combler un vide d’après Maïa d’Aboville :
« Le jour la première exposition en octobre, on a été surpris du monde qui s’est déplacé, on a eu jusqu’à 1500 personnes. On n’avait même pas assez de bière pour tout le monde. Il y a une attente du public, les Lyonnais cherchent un lieu comme le nôtre »
En plus de l’exposition collective trimestrielle qui réunit les œuvres des artistes résidents. l’Extra Nuits sonores, l’Original festival ou encore le webzine la Salopette sont déjà passés entre les murs de la Taverne.
Quant à la production du mois de juin, elle est à l’image de la bâtisse, ouverte et éclectique.

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