Une large intersyndicale (CGT, SNES, SNUEP, SUD ,FO et CNT) appelait à ce rassemblement, entendant remettre en cause les nouvelles règles d’attribution de poste.
Cette règle a été décidée sur le plan national et a été mise en musique dans chaque académie, comme l’explique une porte-parole du rectorat.
Pour Lyon, sur environ 1 700 assistants d’éducation, 100 postes seront supprimés en lycée, tandis que 100 postes seront créés en collège à la rentrée 2016.
Chaque académie bénéficiera toutefois d’une enveloppe supplémentaire pour des postes en collège. Pour l’académie de Lyon, cela concerne 60 surveillants supplémentaires.
« Un rééquilibrage indispensable » entre lycées et collèges, selon les termes de la porte-parole du rectorat :
« Auparavant, on prenait en compte surtout la taille de l’établissement. Aujourd’hui, avec ce nouveau barème, on prend davantage en considération l’effectif et la classe d’âge. Car il faut conjuguer deux choses : la surveillance des élèves plutôt au collège et l’apprentissage progressif de l’autonomie plutôt au lycée. »
« Surveiller ou éduquer, il faut choisir »
Pour cette conseillère principale d’éducation (CPE) au lycée professionnel Émile Béjuit de Bron, le compte n’y est pas. Nadia Faras raconte que son établissement devrait perdre un tiers de ces AED :
« On va devoir apprendre à surveiller les 7 hectares et les cinq accès du lycée avec 2 ou 3 surveillants par jour. Nous avons 150 places d’internat, sans surveillants supplémentaires ! Nous allons devoir refuser des internes. »
Joachim, surveillant à Bron, craint les retombées qu’auront les baisses d’effectifs sur ses conditions de travail. D’après lui, il sera contraint de privilégier la discipline plutôt que l’accompagnement et le soutien solaire.
« Avec un poste en moins, si un élève me demande de l’aide pour son anglais, je vais devoir lui dire de se débrouiller. Mon poste est intitulé assistant d’éducation et, dedans, il y a éducation ! »
Les manifestants étaient ce mercredi d’autant plus remontés que les suppressions touchent des lycées classés en zone d’éducation prioritaire (REP) qui connaissent des situations difficiles et nécessitent davantage d’encadrement.
Selon le rectorat, des moyens « provisoires » seront mis en place « au cas par cas » pour compenser ces suppressions de postes.
Par exemple, un poste de surveillant à mi-temps a été attribué à la cité scolaire Sembat-Seguin de Vénissieux, suite à une grève ce mardi. Mais à la rentrée prochaine, le lycée vénissian perdra tout de même 3,5 postes sur les 8 qu’il compte actuellement.
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