L’enquête « Panama papers » menée par un consortium de journalistes permet en fait de remettre la lumière sur des dossiers qui n’étaient pas secrets dans la ville.
GL Events, le mastodonte de l’événementiel à Lyon, présent dans les structures lyonnaises et champion de Gérard Collomb, régulièrement choisi par le maire PS de Lyon pour différents projets (comme la gestion de la Sucrière à Confluence), est cité dans le dossier « Panama papers » mis au jour notamment par Le Monde.
C’est dans les années 1990 que la société d’Olivier Ginon (fondée en 1978) crée une filiale dans le but de s’implanter au Moyen-Orient, notamment à Dubaï. Le site d’Acteurs de l’économie en fait le récit : l’émirat pétrolier est très protectionniste et le lyonnais n’a alors aucune licence d’exploitation sur place.
En janvier 1997, GL Events fait l’acquisition de la société offshore Eastern Exhibition Services Limited, créée quatre ans plus tôt aux Îles Vierges britanniques par un Anglais installé à Dubaï.
« Cette société avait la licence d’exploitation pour travailler à Dubaï », explique l’actuel directeur financier de GL Events, Erick Rostagnat, au quotidien Le Monde.
La société GL Events s’est débarrassée de sa filiale « dès qu’elle a pu »
Faire appel à une société offshore, déjà présente à Dubaï, présentait une autre possibilité, selon le responsable de GL Events. Cela permettait de « garder le contrôle de l’entité en restant majoritaire à hauteur de 100 % du capital, ce que ne permettait pas ex nihilo la réglementation locale pour les étrangers ».
C’est à travers de « Exhibition Services Limited » que le groupe lyonnais a décroché plusieurs événements majeurs dans cet émirat.
Si GL Events n’a jamais caché l’existence de cette filiale offshore, qui figure dans ses rapports annuels, Erick Rostagnat assure qu’elle s’en est débarrassée « dès qu’elle a pu », rapporte Le Monde. Selon les documents du journal, « Eastern Exhibition Services Limited » a bien été liquidée en novembre 2014.
GL Events travaille toujours au Moyen-Orient, grâce à trois filiales implantées dans une zone franche de Dubaï, qu’elle détient à 100 %, en accord avec une modification législative réalisée en 2011 dans l’émirat, et des licences d’exploitation.
« Pas tous des fraudeurs », pour le Medef
Quelle réaction des pouvoirs publics ? Aucune pour l’heure. Et de la part des organisations patronales ? Une petite, relativement étonnante, ce jeudi matin :
« Tous ceux qui sont passés par « Panama papers » ne sont pas forcément des fraudeurs », a ainsi déclaré Pierre Gattaz, patron du Medef, au micro de France Inter.

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