Après le barouf que sa posture de principe a provoqué, l’association lyonnaise censée oeuvrer pour la lutte contre le cancer a rétropédalé. Sa présidente, Sophie Moreau, avait lancé une procédure pour « diffamation » contre une blogueuse, Manuela, atteinte d’un cancer du sein dont elle parle justement sur sa plateforme numérique « Fuck my cancer ».
Elle demandait aux associations d’êtres transparentes sur la façon dont elles utilisent l’argent de leurs donneurs, censé aller aux actions et à la recherche contre le cancer.
Finalement, « Courir pour elles » annonce avoir retiré sa plainte. Romain Blachier, conseiller municipal PS du 7è à Lyon, avait quant à lui répondu à la demande de la blogueuse Marina, qui exhortait les élus à exiger de la transparence de la part de ces assos, bénéficiant souvent soit de subventions soit de soutien, ou d’avantages en nature.
« Courir pour elles » a mis en ligne ses comptes pour l’exercice 2014-2015.
On y découvre que l’association a fait des recettes à hauteur de 304 054 euros, dont la moitié proviennent des participantes (coureuses, sportives, etc.).
Moins de la moitié de ces recettes reviennent à la lutte contre le cancer, la plus grande partie étant utilisée pour le fonctionnement de l’association et de ses activités.
Via Facebook, Salima Bobek l’une des participantes à la prochaine course organisée dans l’agglo de Lyon, nous avait écrit :
« Je fais ma dernière course avec eux cette année, non sans rajouter un message sur mon t-shirt. Nous sommes en droit de savoir si l’argent que nous donnons sert vraiment la cause pour laquelle nous courons. »

Enquêter sur l’extrême droite, mettre notre nez dans les affaires de patrons peu scrupuleux, être une vigie des pouvoirs politiques… Depuis 14 ans, nous assurons toutes ces missions d’utilité publique pour la vie locale. Mais nos finances sont fragiles. Nous avons besoin de 30 000 euros au 16 avril pour continuer d’être ce contre-pouvoir local l’année prochaine.
En 2025, nous faisons face à trois menaces :
- Un procès-bâillon : nous allons passer au tribunal face à Jean-Michel Aulas, ex-patron de l’OL qui nous attaque en diffamation.
- Des réseaux sociaux hostiles : Facebook, X, mais aussi Google, ces plateformes invisibilisent de plus en plus les médias indépendants en ligne.
- La montée de l’extrême droite : notre travail d’enquête sur le sujet nous expose et demande des moyens. Face à Vincent Bolloré ou Pierre-Edouard Stérin qui rachètent des médias pour pousser leur idéologie mortifère, notre média indépendant est un espace de résistance.
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