« Trop, c’est trop », commence cette tribune en forme de charge contre la politique du gouvernement en général et contre le projet de réforme du code du travail, en particulier.
En 2014, Annie Guillemot avait été choisie par Gérard Collomb pour figurer en seconde position sur la liste socialiste aux sénatoriales.
Puis en juin 2015, elle était la candidate du même Gérard Collomb pour remplacer Bernard Rivalta à la tête du Sytral, l’autorité organisatrice qui gère les TCL.
Le maire de Lyon et président de la Métropole fait partie de la tendance réformiste, strauss-khanienne fut un temps, au sein du Parti Socialiste. Bref, il représente l’aile droite du PS.
Autant dire pas vraiment le courant mené par la maire de Lille. Lors des deux derniers congrès du PS à Toulouse et Poitiers, Annie Guillemot ne s’était pas affichée particulièrement frondeuse signant les motions de synthèse et majoritaires. Elle reste un soutien de Martine Aubry.
Avec cette tribune du 24 février, on retrouve la sénatrice du Rhône aux côtés d’autres aubrystes comme elle tel Pascal Lamy, d’élus socialistes « frondeurs » comme Jean-Marc Germain, de représentants de l’aile gauche du PS comme Benoît Hamon ou des écologistes tels que Yannick Jadot ou Daniel Cohn-Bendit.
Dans ce texte, Martine Aubry et les autres battent en brèche l’avant-projet de loi travail annoncé par la ministre du Travail Myriam El-Khomri. Pour elle :
« C’est toute la construction des relations sociales de notre pays qui est mise à bas en renversant la hiérarchie des normes, et en privilégiant l’accord dans l’entreprise dans un pays où le taux de syndicalisation est faible et où le patronat n’a jamais aimé la négociation. »
Licenciement facilité, heures supplémentaires non payées comme telles…Martine Aubry et ses cosignataires reprochent au gouvernement socialiste d’appliquer tout simplement les préconisations du patronat.
« Que le patronat institutionnel porte ces revendications, pourquoi pas, même si elles nous paraissent en décalage avec ce que nous disent les entreprises sur le terrain. Mais qu’elles deviennent les lois de la République, sûrement pas ! Pas ça, pas nous, pas la gauche ! »
« Il n’y a ni vraie réforme ni social dans nombre de politiques qui sont menées depuis deux ans. On y trouve des propositions puisées dans le camp d’en face, qui n’ont rien de moderne, et qui sont inefficaces. »
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