Cette salle de spectacles existait depuis le 1er septembre 1880, ouverte par Claude Guillet et nommée alors le Théâtre Scala-Bouffes, multipliant ensuite les métamorphoses, projetant ses premiers films dès 1906. Le cinéma deviendra sa seule activité dès 1938, sous le nom raccourci de La Scala.
C’est en 1974 que UGC lui donne sa forme actuelle et ses sept salles, qui s’appelleront ensuite Les 8 Nefs, jusqu’à devenir le Pathé Cordeliers en 2008.
La société ANF Immobilier, propriétaire des murs du 20, rue Thomassin, n’a pas souhaité renouveler le bail et Pathé s’en est accomodé, comme l’explique le site Salade Lyonnaise.
Pour ANF, ce changement s’inscrit dans une restructuration de ses actifs lyonnais : l’entreprise cotée en bourse, historiquement implantée dans ce quartier, ayant déjà cédé en novembre dernier les 13.000 m2 du bâtiment du Printemps situés place de la République – au groupe Printemps.
Du côté de Pathé, on n’en fait pas un drame : ces sept salles étaient devenues presque anecdotiques (208.000 tickets vendus l’an dernier) en rapport de la fréquentation des autres cinémas de l’agglomération que possède le groupe.
Selon Thierry Rocourt, directeur d’exploitation de Pathé Lyon :
« Nous étions à 47% de parts de marché, nous serons à 45%. Les salles de Cordeliers étaient obsolètes, elles n’étaient plus aux normes d’accueil en vigueur chez Pathé, ne respectaient plus celles de la loi ERP (Établissement Recevant du Public) pour l’accès aux handicapés. Nous ne pouvions pas investir, nous n’étions pas propriétaires ».
Thierry Rocourt se veut rassurant quand à l’offre proposée au public lyonnais :
« Certains cinémas disparaissent, mais il y en a tellement qui ouvrent… Comme les CNP repris par Lumière : je suis ravi de leur arrivée à Bellecour, c’est ultra complémentaire avec nous. Le plus important, c’est que l’offre de films ne diminue pas. Nous allons continuer à développer nos 39 autres salles, à commencer par les sept de Bellecour qui n’ont pas encore été renovées et vont l’être pour juin. »
Une offre de reclassement à été faite aux sept salariés du Pathé Cordeliers, soit dans les autres cinémas de l’agglomération, soit sur les autres sociétés en France : « Nous avions anticipé. La plupart ont choisi Bellecour ou Vaise ».
Reste que Lyon perd sa plus ancienne salle et un cinéma populaire en plein centre-ville, en attendant le retour prochain du CNP Terreaux.
Par Sébastien Broquet sur petit-bulletin.fr.

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