« Nous pensons qu’on ne forme pas des citoyens libres et éclairés en les immergeant, dès l’adolescence, dans un climat policier. On prend alors le risque d’aboutir à un effet inverse au but recherché. »
Tandis que la première commission permanente menée par 61 des conseillers régionaux d’Auvergne-Rhône-Alpes s’achevait ce jeudi, la FCPE régionale a publié un communiqué outré.
Comme annoncé dès sa campagne pour la présidence de la nouvelle région, Laurent Wauquiez a fait voter le déblocage d’1,5 millions d’euros pour « sécuriser les lycées » -soit installer des portiques à l’entrée de 15 lycées.
La première fédération de parents d’élèves dénonce ce choix et fait référence au dernier rapport de la Direction de l’Évaluation, de la Prospective et de la Performance : en 2014-2015, les établissements publics du second degré ont signalé en moyenne 12,4 incidents pour 1 000 élèves.
Pas de quoi instaurer un climat aussi sécuritaire ; d’autant que sur la période 2014-2015, le risque terroriste existait au moins autant qu’aujourd’hui.
« Il s’agit pour l’essentiel de cas de violences verbales envers les enseignants. C’est surtout la part de la consommation de stupéfiants qui est en hausse et les portiques ne détectent pas la drogue. Rien ne justifie donc un tel déploiement de moyens », note la FCPE, particulièrement remontée.
En toute logique, les parents d’élèves remarquent que ce type de système engendrera nécessairement des problèmes pratiques conséquents : des attroupements aux portiques, des retards en cours et des besoins en personnels importants.
Le groupe « socialiste, écologiste et apparenté », s’est lui aussi fendu d’un communiqué à l’issue de la commission à laquelle il a participé. Si les élus de gauche ne vont pas jusqu’à s’opposer, en période d’état d’urgence, à une décision d’ordre sécuritaire -ils la soutiennent même, ils ne l’ont pas votée. Ils estiment que la mesure proposée par Laurent Wauquiez est encore entourée de trop de flou.
En effet, aucun établissement scolaire n’est cité dans le rapport présenté par le président de région. Uniquement un délai de « moins de trois mois » pour agir. Laurent Wauquiez a toutefois déjà prétendu devant la presse que des directeurs de lycées seraient intéressés par le dispositif, sans plus de précision.
Dans son rapport, il n’évoque pas uniquement les portiques :
« Parmi les pistes identifiées, il y a notamment des confortements de clôture, des dispositifs de contrôle d’accès, de la vidéo surveillance, etc. »
Les solutions techniques déployées devant être « choisies et adaptées en fonction de la configuration de chaque établissement. »
Selon ce même rapport présenté en commission, 12 lycées en Rhône-Alpes et 3 autres en Auvergne joueraient un rôle pilote, avant extension.
La FCPE appelle les conseils d’administration des établissements à s’opposer à la proposition si elle leur est faite.
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