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C’est le récit d’une lente agonie, de la rencontre de personnes aux parcours tortueux, aux personnalités fragiles. Streetpress a assisté au procès ces dernières semaines à la cour d’assises de Lyon du procès de quatre vigiles exerçant leur fonction dans le Carrefour du centre commercial de la Part-Dieu.
Ils comparaissaient libres pour « violences volontaires en réunion ayant entrainé la mort sans intention de la donner », sur la personne de Mickaël, alors âgé de 25 ans. Il est mort écrasé et étouffé par les vigiles qui l’ont maintenu dans un minuscule local de démarque de 4 mètres carrés.
Devant les jurés, la vidéo tirée de la caméra vissée dans le local a été passée, repassée, décortiquée, saucissonnée.
« Cela ôte une part du choc émotionnel qu’aurait pu provoquer un visionnage d’une traite – ce sera fait plus tard. On attend les réactions des accusés, ils sont effarés », écrit le journaliste.
Dans son réquisitoire, l’avocate générale a déclaré :
« La vidéo, elle est d’une violence inouïe, insoutenable. Les actes commis délibérément sur le corps de Mickaël Blaise ont directement causé sa mort. (…) Cette mort, c’est en quelque sorte la négation de l’humanité. Une mort lente, douloureuse d’un homme écrasé sous un pack de 330 kg de violence et de mépris. »
L’un des accusés, Hervé, 40 ans, a pleuré. Et a fini par lâcher :
« Oui, on a fauté. Quand on sort du tribunal, on voit la famille et on a honte.J’aurais préféré mourir à la place de Mickaël. J’ai honte, j’ai honte. »
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