Avec 836 000 tonnes de CO2/an en moins, les émissions de ces particules polluantes ont baissé de 11% dans l’agglomération entre 2000 et 2013 (on démarrait quand même à 7,6 millions de tonnes de CO2 émis).
> A l’occasion du démarrage de l’événement international COP21, ce jour à Paris, nous replions cet article initialement édité le 11 novembre dernier.
Notons que le CO2 est le principal gaz à effet de serre (GES). Et ce chiffre produit par Air Rhone-Alpes est crédible -celle-ci faisant partie des Aasqa (Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air) et son processus de comptage scientifique a été audité par le Citepa (Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique) afin d’obtenir un résultat MRV (mesurable, reportable, vérifiable) au sens des normes onusiennes.
Le programme d’action 2012-2020 du Plan climat, c’est 5 à 8 milliards d’euros hors photovoltaïque, dont environ un milliard de la Métropole et un du Sytral. La difficulté du chiffrage vient du fait de savoir ce que l’on compte dedans. Exemple: le plan « modes doux » qui favorise les déplacements à pied, en vélo, en trottinette et en rollers se situe dans la même optique que le Plan climat. Sauf qu’il a été voté en 2003 et réactualisé en 2009, il ne fait donc pas formellement partie du plan d’action 2012-2020.
Idem avec la délégation de service public (DSP) sur les réseaux de chaleur. Le marché du chauffage urbain va d’annulation en annulation depuis 2004. Ce qui va lui permettre de rentrer in fine dans le Plan climat. C’est le délégataire qui va investir… à l’initiative de la collectivité, via la DSP. Doit-on placer ces 172 millions dans la contribution du public ou du privé ? Il semblerait que l’on puisse appliquer un effet levier de 2,5 à 4, à la mise de fonds publique dans ce Plan climat.
Rue89Lyon
La question est : « mais quel est l’impact du Plan climat lancé en 2012 par ce qui était alors le Grand Lyon sur ce chiffre ? ».
Lors du point d’étape qui doit se dérouler ce jeudi, un Gérard Collomb auréolé de son label Cit’ergie ne devrait pas manquer de mettre en avant une réduction de 180 000 tonnes de CO2/an en additionnant les actions entamées munies d’un indicateur.
Ce qui correspond(rait) à une baisse de plus de 2% des émissions du territoire.
Qu’est-ce que ça signifie ? Qu’en un an, le Plan climat aurait déjà contribué à 12% de l’objectif qu’il s’est fixé à l’horizon 2020. Souvenez-vous. En 2007, le Grand Lyon a fait sien le slogan européen 3 x 20.
C’est-à-dire – 20% de gaz à effet de serre, – 20% de consommation énergétique et 20% d’énergies renouvelables.
Comme la base de référence est l’an 2000, avec la baisse de 11% des émissions de CO2, la moitié du chemin a déjà été parcourue pour la réduction des GES. Pour Bruno Charles, le vice-président en charge du Plan climat :
« On devrait assister à une accélération de cette baisse des émissions car des chantiers importants comme la réhabilitation thermique des logements, la mise en oeuvre de la délégation de service public sur les réseaux de chaleur ou du plan de mandat du Sytral arrivent ».
Augmenter le prix de l’énergie
Au vu des progrès constants en la matière, le gain de 20% en efficacité énergétique ne devrait pas être trop difficile à atteindre. Reste que ce ne sera certainement pas à périmètre constant tant les usages énergivores se développent. Efficacité ne rimera donc pas avec sobriété.
En revanche, les 20% d’énergies renouvelables paraissent déjà hors d’atteinte à l’échelle de la Métropole. 13 à 14% semblent un maximum. Bruno Charles en profite pour faire un peu de politique:
« Le gouvernement Fillon a tué la filière photovoltaïque en revenant sur le prix de rachat de l’électricité. Mais il est vrai que même sans cet épisode, on aurait eu du mal. Des projets comme le développement de la biomasse ou du biogaz nécessitent des investissements lourds qui porteront leurs fruits essentiellement sur la décennie 2020-2030″.
De là à penser que l’élu écologiste espère un renchérissement du prix de l’énergie qui accélérerait le processus, il n’y a qu’un pas.
D’autant qu’il est possible de dresser un bilan plus mitigé avec une baisse bien moindre (de moins 6%) des émissions de gaz à effet de serre, si l’on considère une période plus longue (1990-2013) en Rhône-Alpes. En se focalisant sur les transports (un tiers des GES), on peut constater que dans ce secteur les émissions ont augmenté de 8% en 23 ans dans la Région et de « seulement » 1,9% dans la Métropole de Lyon.
Rappelons que durant cette période, Rhône-Alpes a gagné un million d’habitants (+18%) et l’ex Grand Lyon plus de 140 000 habitants (+12%). Ceci expliquant peut-être cela, en matière notamment d’augmentation de l’utilisation des transports.

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