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Mourad Benchellali, ex-détenu de Guantanamo, arrêté au Canada puis refoulé

[Article régulièrement mis à jour] Mourad Benchellali a été arrêté par la police canadienne, lundi, à Toronto. Libéré jeudi matin après deux jours de détention, il a été refoulé en direction de la France. Il est arrivé à Paris ce jeudi soir.

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Mourad-Benchellali-Guantanamo

Le Vénissian, ex-détenu de Guantanamo, devait participer à des conférences sur la paix et la radicalisation des jeunes. Il devait notamment être présent à une soirée à Toronto en solidarité avec Omar Khadr, libéré de Guantanamo en mai dernier. Radio Canada

Radio Canada raconte l’arrestation :

« À son arrivée à l’aéroport Pearson de Toronto, un agent des services frontaliers lui a bloqué l’entrée au Canada parce que, selon lui, il représente toujours une menace à la sécurité nationale ».

Interviewée par Radio Canada, la réalisatrice Eileen Thalenberg, qui prépare un documentaire sur Mourad Benchellali et qui a participé à l’organisation de son séjour au Canada, affirme qu’elle avait pourtant eu l’assurance de la Gendarmerie Royale Canadienne (GRC) qu’il pourrait entrer librement au pays.

Mourad Benchellali a été détenu par l’Agence des services frontaliers canadienne. Il a été libéré ce jeudi matin pour être refoulé du territoire canadien. Il est finalement arrivé à Paris jeudi soir.

Devenue une personnalité médiatique, Mourad Benchellali a pu compter sur des soutiens au Canada pour contester cette incarcération.

Sept minutes durant, la radio-télévision francophone a rendu compte de l’affaire avec l’interview de la réalisatrice Eileen Thalenberg (voir la vidéo sur le site de Radio-Canada).

Au Huffington Post canadien, cette réalisatrice a raconté qu’elle a reçu un message de Mourad Benchellali alors qu’il était détenu pour les services d’immigration canadien :

« Mourad m’a envoyé un texto disant « je ne pensais pas que je serais de nouveau dans la tenue orange des prisonniers ». (traduction)

Dans un rapide entretien à l’AFP, le soir de son retour en France, il a de nouveau affirmé s’être vu imposer «une tenue orange» lors de sa détention :

«C’était très choquant pour moi. Cela m’a replongé dans mon passé de Guantanamo».

A France Info, il a raconté la manière dont il avait interrogé puis conduit dans un centre de rétention avant d’être incarcéré à la prison de Milton :

« On n’a pas pris en compte les raisons pour lesquelles je venais au Canada. Le policier qui m’interrogeait me renvoyait systématiquement à l’Afghanistan. Je me dis, quoique je fasse, quoique je dise, on va toujours me renvoyer à mon passé, que je vais jamais pouvoir en sortir. Je trouve ça injuste. Je ne sais pas comment en sortir. »

Exclu d’un avion Lyon-Montréal en juin dernier

En France, son avocat William Bourdon s’est indigné au micro de l’AFP :

« L’absurdité est totale. Voilà un homme qui dédie désormais une partie de sa vie à la déradicalisation, à agir au soutien des jeunes Français qui rentrent de Syrie et qui sont désireux de réinsertion, et qui se trouve interdit de poursuivre son travail au Canada au seul motif que son passage à Guantanamo en fait un suspect éternel ».

En juin dernier, Mourad Benchellali avait déjà tenté de se rendre au Canada pour une série de rencontres et de discussions autour de la prévention du djihad. Mais la compagnie Air Transat l’avait exclu de son vol à l’aéroport Saint-Exupéry. Explication : L’avion devait traverser l’espace aérien américain. Or le Vénissian figure sur une « no fly » liste américaine qui l’empêche même de le survol des Etats-Unis.

Mourad-Benchellali-Guantanamo
Mourad Benchellali photographié en août 2014 à Vénissieux. ©LB/Rue89Lyon

#Antiterrorisme

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