Elevé et adopté par une famille de Villié-Morgon, commune viticole du Beaujolais, il y est resté jusqu’à devenir lui-même vigneron en 2006, vers la trentaine.
Depuis, ses vins sont bus et recherchés, vendus dans le monde entier : Europe, Etats-Unis, Japon (où, dit-il, ça boit quatre fois plus depuis le tsunami).
Aujourd’hui, lui qui a pas mal subi le racisme mais était jusqu’à présent resté discret sur le sujet, sort cette nouvelle cuvée « un peu provoc » (dont le nom a été trouvé par Michel Quesnot et l’étiquette conçue par Michel Tolmer, tous deux bien connus dans le milieu du vin naturel) : Du Beur dans les pinards.
« Ce serait pas vendeur de mettre Karim sur l’étiquette »
A noter que Karim Vionnet fera partie de la cinquantaine de vigneron-ne-s présents à Lyon, les 1er et 2 novembre, à la deuxième édition du salon Rue89 Lyon des vins. Son compère Michel Tolmer sera également là, le dimanche 1er novembre, à l’occasion de la sortie de sa nouvelle BD :« Mimi, Fifi & Glouglou – Dégustateurs de combat ».
4 500 bouteilles de son beaujolais-villages « Du Beur dans les pinards » sont sorties de chez lui ; une goutte à l’échelle de la région, surtout à quelques semaines du raz-de-marée du beaujolais nouveau (brève digression obligatoire : si, il y en a de très bons).
Mais ce vin, ce Beur dans les pinards, n’est pas innocent, il a une histoire.
Pour commencer, il est issu des vignes de Jules Chauvet, le vinificateur emblématique du mouvement des vins naturels, dont, pour l’anecdote (que je tiens de Jacques Néauport), De Gaulle lui-même buvait les vins, jusqu’à parfois les préférer aux plus grands crus…
Karim Vionnet explique :
« La nièce de Jules Chauvet est venue me voir, il y a quatre ans, pour reprendre toutes les vignes. Six hectares. Finalement, on s’est tout dispatché avec Christophe Pacalet, Yvon Métras, Château Cambon et quelques autres. J’ai un peu moins d’un hectare. Mais on a dû les récupérer un peu, les vignes, il n’y avait rien de travaillé. »
[…]
Retour en arrière, vers le milieu des années 2000 :
« Quand je me suis installé, explique le vigneron, quelqu’un m’a dit de ne pas mettre Karim sur l’étiquette. Ce serait pas vendeur de mettre Karim sur l’étiquette. Et ça m’a fait flipper.
Alors j’ai mis “K. Vionnet” sur mon premier millésime. Puis des clients m’ont dit : “Pourquoi tu mets ça ? Tu t’appelles K toi ?” »
Lire la suite sur No Wine Is Innocent.

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