Jusque là évoqué à demi-mot, le « deal » n’est désormais plus un secret ni une info écrite au conditionnel dans la presse :
« Le Qatar avait mis une condition à l’achat [des 24 avions Rafale français] : obtenir des droits de trafic supplémentaires vers la France pour sa compagnie aérienne, Qatar Airways. L’émirat a eu gain de cause. Les avions de Qatar Airways, qui desservent déjà Paris, pourront désormais atterrir à Lyon et à Nice, vraisemblablement trois fois par semaine », lit-on sur lemonde.fr.
François Hollande, président de la République, avait toutefois déclaré depuis Doha (au Qatar), où il s’est déplacé en mai dernier pour assister personnellement à la vente de ces 24 avions de combat Rafale, qu’il ne s’agissait pas de « contreparties ». Mais de « discussions parallèles ».
Question de vocabulaire.
Les compagnies aériennes européennes et américaines bénéficient d’accords « open sky » qui leur permet de mettre en place des liaisons aériennes librement. Ce n’est pas le cas des compagnies de pays émergents comme les compagnies du Golfe (Emirates, Qatar Airways, Etihad) ou la compagnie russe Aéroflot). Tout se négocie entre les états en accordant plus ou moins de droits de trafic.
Ces « discussions » ou négociations entre la France et le Qatar ne sont pas sans conséquence pour Air France, qui traverse actuellement une importante crise et vient d’annoncer un plan social massif.
La compagnie aérienne a du mal à se positionner sur le marché international et à faire face aux propositions commerciales agressives de ses concurrentes du Golfe.
Le journal Le Monde rappelle qu’un avion long courrier retiré de l’ensemble de la flotte d’Air France se répercute immédiatement : c’est « 300 emplois directs en moins ».

Rue89Lyon est menacé ! Enquêter sur l’extrême droite, mettre notre nez dans les affaires de patrons peu scrupuleux, être une vigie des pouvoirs politiques… Depuis 14 ans, nous assurons toutes ces missions d’utilité publique pour la vie locale. Mais nos finances sont fragiles. Nous avons besoin de 30 000 euros au 16 avril pour continuer d’être ce contre-pouvoir local l’année prochaine.
En 2025, nous faisons face à trois menaces :
- Un procès-bâillon : nous allons passer au tribunal face à Jean-Michel Aulas, ex-patron de l’OL qui nous attaque en diffamation.
- Des réseaux sociaux hostiles : Facebook, X, mais aussi Google, ces plateformes invisibilisent de plus en plus les médias indépendants en ligne.
- La montée de l’extrême droite : notre travail d’enquête sur le sujet nous expose et demande des moyens. Face à Vincent Bolloré ou Pierre-Edouard Stérin qui rachètent des médias pour pousser leur idéologie mortifère, notre média indépendant est un espace de résistance.
Pour toutes ces raisons, nous avons besoin de votre soutien : abonnez-vous ou faites un don à Rue89Lyon !
Chargement des commentaires…