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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

A Lyon, une pollution de l’eau après une manoeuvre des pompiers : comment est-ce possible ?

[Article régulièrement mis à jour] Ce jeudi, lors d’une manoeuvre, des pompiers ont accidentellement introduit un additif anti-incendie dans le réseau d’eau potable du 2e arrondissement de Lyon. Pendant près de 24 heures, l’eau du robinet est devenue impropre à la consommation dans le quartier Sainte-Blandine.

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L'alerte a été lancée ce matin.

Une inquiétante erreur de manipulation qui va faire l’objet d’une enquête interne.

L'alerte a été lancée ce matin.
Photo d’illustration.

 

Ce jeudi matin, certains habitants du deuxième arrondissement de Lyon étaient appelés à ne plus consommer d’eau potable jusqu’à ce soir. Motif : pollution de l’eau.

Les secteurs du cours Suchet, du cours Casimir Perrier, du cours Charlemagne et des quais du Rhône étaient concernés par cette alerte rarissime.

 

« Une mauvaise manipulation » des pompiers lors d’une manoeuvre

Que s’est-il passé ? Jeudi matin, dans le quartier Sainte-Blandine, une équipe de pompiers a procédé à une manoeuvre de vérification du matériel. En voulant remplir un camion, des pompiers se sont branchés sur une borne incendie et ont envoyé un additif anti-incendie dans le réseau d’eau potable.

Comment une telle opération a-t-elle pu être possible ?

Contacté ce vendredi matin par Rue89Lyon, le colonel Vincent Guillot, directeur des groupements territoriaux du SDIS 69, explique qu’il s’agit d’une « erreur humaine » :

« Nos équipes ont utilisé la pompe qui alimente la réserve de produits anti-incendie en sens inverse et ont par conséquence refoulé dans le réseau d’eau potable l’eau avec l’émulseur par l’intermédiaire du poteau incendie. »

On apprend donc que sur simple inversion du « sens » de la pompe, des pompiers ont pu envoyer un produit chimique dans le réseau d’eau potable, via une borne incendie.

Le colonel Vincent Guillot prend l’incident « très, très au sérieux ». Il n’exclue pas d’éventuelles sanctions :

« Nous réalisons en interne une enquête à la fois technique et administrative pour déterminer les causes de cette erreur et éviter que cela se reproduise. Nous allons déterminer l’origine de ce dysfonctionnement pour en tirer toutes les conséquences. »

« Il n’y a aucun risque »

Toute la journée, les services se sont employés à purger les canalisations. Un numéro vert a été mis en place : le 09 69 39 69 99.

Dans un premier temps, toute consommation d’eau (boisson, cuisine, bains, douches) était « fortement déconseillée » par la préfecture qui affirmait avoir procédé à une distribution d’eau embouteillée dans des établissements sensibles (écoles, crèches, maisons de retraite) et aux abords de l’église Sainte-Blandine.

Dans la journée de jeudi, la préfecture se montrait de plus en plus rassurante. Joint par Rue89Lyon, le service communication précisait :

« C’est une mesure de précaution. L’Agence Régionale de Santé nous dit qu’il n’y a aucun risque, si ce n’est peut-être des irritations cutanées. »

Jeudi soir, si la consommation alimentaire restait « fortement déconseillée » dans les secteurs concernés par « l’épisode d’eau potable polluée » (selon les termes officiels), on pouvait utiliser l’eau « à titre d’hygiène ».

A 18h30, la préfecture du Rhône réduisait le périmètre. Seules huit rues (rue Casimir Perrier, cours Bayard, rue Ravat, rue Petit, cours Suchet, rue Smith, rue Quivogne, rue De Landine) étaient encore concernées par l’alerte jusqu’au vendredi matin « car des analyses sont en cours ».

Dans un troisième communiqué de presse envoyé ce vendredi à 9h30, la préfecture a annoncé la fin de l’alerte.


#Eau

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