La deuxième commune de l’agglo, voisine de la ville de Lyon où la ministre a fait ses premiers pas d’élue, ne manque pas d’intérêt : c’est là la force militante la plus importante de toute la fédération départementale du PS. Il s’agit donc d’un fief du parti que n’importe lequel de ses candidats peut encore estimer gagner.
Une petite visite qui ne manque pas de nous faire répéter à nous, journalistes locaux, ce qui est maintenant affiché : Najat Vallaud-Belkacem a bien l’intention de se présenter dans la circonscription de Villeurbanne aux prochaines élections législatives, afin d’y décrocher -sans trop de difficulté- un siège de députée, en 2017. Dans le portrait que Paris-Match lui consacre ce 1er septembre, c’est un « hiérarque socialiste » lyonnais qui le dit :
« Najat a fait une carrière éclair. Il faut maintenant qu’elle revienne à la base avec un vrai ancrage local. »
Pascale Crozon est l’actuelle élue de cette 6è circonscription du Rhône, elle a annoncé il y a longtemps déjà qu’elle ne se représenterait pas et plus récemment qu’elle adouberait la jeune élue. Sa successeure sera donc bénie, car ce type de territoires acquis à la gauche se raréfie.
Si l’on en croit les oracles prédisant au PS une fessée aux élections présidentielles de 2017, il s’agit pour les élus de se placer au mieux afin de ne pas passer de ministre en vogue au néant -en termes de mandat politique.
« Najat ferait une très bonne candidate » à Villeurbanne
Ce petit pot de l’amitié à la section villeurbannaise, ce vendredi soir, a été annoncé dans un communiqué guilleret.
« Comme elle est une personnalité, on a communiqué un peu plus que d’habitude », explique Didier Vuillerme, secrétaire de la section socialiste villeurbannaise.
Pour lui, il ne faut pas se précipiter pour autant.
« On ne lance pas une campagne législative ce vendredi », prévient Didier Vuillerme, pour la formule.
Même si « Najat ferait une très bonne candidate », ne manque-t-il pas d’ajouter. L’article de Paris-Match a toutefois fait du bruit. Et le secrétaire de section tient à remettre les pendules à l’heure et à faire son job (c’est à dire rassurer sa base militante) :
« Si la ministre a clairement dit qu’elle souhaitait être candidate sur la circo, ça ne veut pas dire qu’elle l’est. Cela passera par le mode de désignation habituel et par le vote des militants. On verra s’il y a d’autres candidatures. »
Step by step, donc : c’est au sein de la section villeurbannaise que Najat Vallaud-Belkacem devrait renouveler sa carte de militante socialiste. Il y a quelques jours à la Rochelle, à l’occasion des universités d’été du parti, la ministre de l’Education a également fait copain-copain avec les militants de Villeurbanne. Ils sont 300, les plus nombreux dans le Rhône et la Métropole de Lyon.
« Le courant est bien passé », paraît-il.
S’agit-il d’un parachutage pour la jeune femme qu’on n’évoque plus sans parler aussi de son « ascension fulgurante » -surtout le journaliste lyonnais (toujours lui) qui l’a vue faire ses premiers pas timides en politique ?
- Oui si l’on considère que Villeurbanne n’est pas Lyon (et ne dîtes pas à un Villeurbannais qu’il est lyonnais). Oui puisqu’elle est ministre d’un pouvoir centralisé, qu’elle est une figure politique nationale et parisienne ; il lui faudra donc sans cesse rappeler au cours de son éventuelle campagne électorale qu’elle est bien du coin.
- Non puisque Najat Vallaud-Belkacem est bien issue du territoire très-très voisin, Lyon. Elle a aussi été conseillère générale à Montchat, un quartier de Lyon limitrophe de Villeurbanne. « C’est juste de l’autre côté du tramway », note Didier Vuillerme pour bien mesurer la proximité.
Pour parer les tirs, la ministre a acquis un bien immobilier à Villeurbanne, il y a tout juste un an.
« Elle y vit », nous jure-t-on. Elle y est régulièrement, certains week-ends.
De quoi être dans les clous sur le plan logement si une candidature se confirmait d’ici quelques années.
Mais d’ici à 2017, on peut toujours imaginer les barrages que pourraient construire autour du territoire de l’agglo ceux qui ne souhaitent pas à la ministre de revenir sur zone. Des personnalités politiques locales pourraient s’insurger. D’ici là et pendant les apéros de septembre, on se souhaitera calmement une bonne rentrée.
> Article mis à jour à 18h50 avec la précision de Didier Vuillerme sur le vote des militants.
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