Sa plainte concerne les aménagements de son exploitation, mis en place par la Métropole pour lui permettre de poursuivre son travail, à savoir :
- un « boviduc » passant en-dessous de la route pour permettre à ses moutons de rejoindre leur pâturage
- une rampe de contournement de la route à l’usage de ses véhicules agricoles
Tous deux seraient selon lui impraticables.
Comme le rapporte Le Progrès dans son compte-rendu d’audience, l’agriculteur estime que le gravier qui recouvre le sol du « boviduc » est inadapté aux moutons, et que « de la terre battue » ou « du bitume » conviendraient davantage. Il ajoute que les moutons « n’osent pas emprunter » le tunnel dans le noir, également inondable, et refusent de le traverser.
Quant à la rampe, qui sert notamment au transport du foin, ses dimensions ne seraient pas plus adaptées et sa pente « trop forte ». Il réclame également la mise en place d’une signalisation au niveau de la route qui prévienne les automobilistes du passage de véhicules agricoles, ainsi qu’une clôture de 2 mètres de haut pour protéger ses moutons du vol.
Une lutte qui ne date pas d’hier et qui n’est pas finie
Propriétaire de 25 hectares de terrain il y a encore quelques années, il avait été exproprié sur une surface de 9 hectares, pour un montant de 1 € le m², à l’instar des quatre-vingt autres agriculteurs concernés par les travaux. Il fait cependant figure d’irréductible, comme le rappelait au journal Le Monde Odile Pagani, chef de projet au Grand Lyon :
« Philippe Layat crie plus fort que les autres. Une expropriation est toujours dure mais certains ont fini par comprendre qu’il était préférable de négocier ».
Rejoint et épaulé par les associations dans son combat, il a également reçu le soutien de groupes altermondialistes, dont certains membres avaient commencé à occuper le terrain à la manière zadiste, afin de stopper les travaux – ce qui n’a pas été d’ailleurs sans créer des problèmes avec l’agriculteur.
Déterminé, Philippe Layat l’est certainement. Il nous avait déclaré notamment :
« Je suis prêt à donner ma vie. Ils me passeront dessus avec les engins ».
Avec ce nouveau recours contestant les installations réalisées par la Métropole pour l’aménagement de son exploitation, il vient de montrer qu’il le restait.
L’ordonnance concernant ses plaintes a été rendue mardi 4 août. Philippe Layat est débouté de la quasi totalité de ses demandes, indique Le Progrès. Le tribunal administratif lui a simplement donné raison concernant la mise en place « d’une signalisation aux abords de sa ferme indiquant le passage d’engins agricoles ». Son avocat indique au journal qu’il compte renouveler ses demandes « devant une formation collégiale du tribunal ». Les recours devraient donc continuer.
> Article mis à jour mercredi 5 août avec l’ordonnance du tribunal administratif

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