« Je suis Lyonnaise et j’ai 76 ans ! C’est en mon seul nom que je m’adresse à vous en toute sérénité. Mardi 2 juin 2015, au 33 bis rue du bon pasteur (Lyon 1er), des camions à répétition ont apporté à la fois barricades métalliques pour portes et fenêtres, parpaings semi-pleins afin de condamner une petite porte donnant sur le jardin, un bulldozer de bonne taille pour creuser les fondations de la pose de grilles en acier galvanisé, des caméras de surveillance augmentées d’un veilleur laissé sur place, plus des forces de l’ordre en surnombre.
J’aurais préféré que toute cette panoplie des services de l’état soit utilisée pour du vrai terrorisme.
À l’époque actuelle, où l’austérité devient maître mot, il s’avère difficile de justifier ce gaspillage d’argent public.
Les clés de la Ruche, maison qui a donc été fermée, vous auraient été remises si l’huissier était passé comme attendu, étant tout à fait conscients que lieu était occupé sans droit ni titre. Respectant la date d’expulsion du 5 mai 2015, après avoir nettoyé de fond en comble toute la bâtisse, les occupants avaient quitté les lieux le 4 mai 2015 au soir.
L’association « la Ruche de Croix-Rousse » souhaite faire se rencontrer les initiatives et les idées de chacun. Elle mise sur le partage des savoirs, ce qui se concrétise à travers des ateliers thématiques dans les champs écologiques, sociaux, artistiques et culturels : permaculture, soutien scolaire, danse latine, jazz… Par ailleurs, ces moments conviviaux sont ouverts à toute tranche d’âge et économiquement accessibles grâce à un fonctionnement basé sur le prix libre.
Ce projet poursuit de fait la voie ouverte par la ville, à travers une autorisation accordée à l’association Arthropologia pour se servir d’une partie du terrain de la friche – au croisement de la rue du Bon Pasteur et de la Montée Allouche – afin de mener le projet « Urbanbees » visant la réintégration des abeilles sauvages en ville pendant quelques années. Des visites y ont été organisées pour les enfants des écoles voisines.
Pourtant, pour des raisons obscures, maison et jardin ont été classés, le jour du 2 juin 2015, zone dangereuse, et ont été expulsés.
Un rendez-vous accordé à l’association « La Ruche de Croix-Rousse » dès 2014, comme réclamé à maintes reprises auprès de vos services, aurait évité cette confrontation inutile entre le pouvoir et une initiative citoyenne.
Les Jardiniers seraient restés des jardiniers en fruits et légumes pour embellir les assiettes avec apprentissage du jardinage pour les plus jeunes, ceci dans une nature verdoyante, calme, beaucoup plus proche que le parc de la Tête d’or.
Le projet de la Ruche correspondait bien au quartier. Il était sans couleur politique et sans un quelconque principe anarchique. Le seul désir, convenablement exprimé, un accord avec la ville en œuvrant avec vous pour le bien commun des habitants.
Cet été, les Lyonnais restant sur place auraient été heureux de profiter d’activités à prix libre dans la maison les jours de pluie (avec par exemple un cinéma) et dans le jardin. Jardin autogéré avec sérieux par « la Ruche de Croix-Rousse », à même de le surveiller et de le sécuriser s’il y avait un risque – après étude effectuée par les services de l’urbanisme.
Monsieur le sénateur-maire, ce qui est fait est fait, rien ne sert de pleurer, tout peut se réparer en recevant ces jeunes gens de l’association « La Ruche de Croix-Rousse » pour envisager avec eux la possibilité d’une convention d’occupation, avant fin juin afin que la Ruche ouvre très rapidement pour que tous ceux qui ne partent pas en vacances bénéficient de quelques agréments. Merci à vous. »

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