Après avoir déclaré à Lyon le 11 mai qu’il fallait «trouver une autre solution» au plan social, le Premier ministre Manuel Valls a donc chargé Emmanuel Macron de prendre attache avec les dirigeants suédois de Renault Trucks.
Pour le moment, le ministre de l’économie n’a fait que répéter ce qu’avait déjà déclaré le Premier ministre :
«Il n’est pas acceptable qu’une telle annonce nous ait été notifiée de la sorte après 500 suppressions d’emplois qui ont été décidées en 2014», a-t-il déclaré lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, comme le rapporte l’AFP (via le Progrès).
Il a également affirmé avoir réclamé « de revoir les annonces qui ont été faites pour ne pas procéder à des licenciements secs».
Présenté au comité central d’entreprise en avril dernier, le plan social prévoit 512 licenciements à Lyon. C’est le deuxième plan social en un an. En mars 2014, l’entreprise avait déjà annoncé la suppression de 319 postes à Lyon.
« Pas de licenciements secs »
Naturellement, pour les salariés qui manifestaient pour la troisième fois depuis cette annonce, le plan social ne passe pas.
Olivier Porret, délégué syndical CFE-CGC (majoritaire), analyse ces licenciements comme une conséquence de la stratégie mise en place par Cevian Capital, devenu le premier actionnaire du groupe Volvo :
« A peine devenu actionnaire numéro 1, Cevian a fait débarquer le PDG et accélérer les plans de licenciements au niveau mondial. C’est un actionnaire toxique sur le plan industriel qui ne cherche que la rentabilité à court terme ».
Dans un communiqué, la CGT précisait que de 2001 à 2013, le groupe Volvo avait dégagé 10,94 milliards de bénéfices.
Tout aussi naturellement, les syndicats demandent que Renault Trucks ne procède pas à des licenciements. Et les pouvoirs publics, selon Eric Pelloli, élu CFDT au comité central d’entreprise, ont des moyens pour faire pression :
« L’Etat et les collectivités versent 40 millions d’euros à Renault Trucks au titre de la recherche et développement via des crédits d’impôts ou les pôles de compétitivité. Ils pourraient donc menacer la direction de Renault de leur rendre l’argent si l’emploi n’est pas pérennisé ».

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