Quelques dizaines de prostituées de toutes l’Europe se sont réunies ce 2 juin pour manifester, à l’invitation du Strass, le syndicat du travail sexuel.
Pour commémorer les 40 ans de l’occupation de l’église Saint Nizier. Mais pas seulement, comme l’indique Marie Prin, secrétaire générale du Strass.
« On est venus ici pour deux raisons : la première c’est commémorer les 40 ans de l’occupation des églises par les prostituées, la deuxième c’est faire part de nos revendications, notamment contre la répression policière. Lyon est la ville où pour la première fois il y a eu des arrêtés municipaux anti-prostitution« . »
Parmi les participants on trouve plusieurs associations, venues des quatre coins de l’Europe. Il y a les « Prostitutas Indignadas », « The English Collective of Prostitutes », mais aussi Cabiria, ou encore le collectif féministe « 8 mars pour toutes ».
Selon la police, elles sont près de 90. Quand on les interroge sur leur revendications, le discours n’a pas de frontière. Niki Adams, venue de Londres, explique pourquoi elle est là :
« Nos revendications sont très similaires. La pénalisation des clients (en France, la proposition de loi sera prochainement de nouveau à l’Assemblée nationale, ndlr) ne fait qu’augmenter la violence envers les prostituées qui sont obligées de s’isoler pour travailler. »
Les slogans fusent :« On est pas que belles, on est rebelles : des salopes professionnelles ! », « Clients pénalisés, putes assassinées ! », « Vous couchez avec nous, vous votez contre nous ! », et encore bien d’autres, en espagnol, allemand et anglais.
« L’occupation de Saint-Nizier a mis fin au mépris des prostituées »
Dans la foule il y a aussi un homme qui était là il y a 40 ans. En 1975, quand Saint Nizier est occupée par les prostituées, Christian Delorme était un jeune séminariste et pas encore le « curé des Minguettes ».
Toujours prêtre dans le diocèse de Lyon, il explique pourquoi il est encore aux côtés des prostituées :
« Le cœur est toujours là pour défendre la dignité de ces personnes. Cet anniversaire est une page dans l’histoire des luttes, je crois qu’il a permis en partie de mettre fin au mépris des prostituées. »
> A voir (ou à revoir) : notre webdoc Les Filles de Gerland.

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