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Enfants SDF : à Oullins et Lyon 3e, les occupations d’écoles reprennent

A l’école Ampère d’Oullins, depuis le milieu du mois, et ce soir à l’école Mazenod (Lyon 3e), les occupations reprennent pour mettre à l’abri des enfants scolarisés mais SDF et leurs familles.

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Pancarte à l'école Ampère d'Oullins, occupée depuis le 10 avril. ©DR

A l’école Ampère d’Oullins, l’occupation d’une salle « de jeux et de motricité » dure depuis maintenant 17 jours.

Trois familles y sont logées la nuit, soit 13 personnes dont 7 enfants, accompagnées par des représentants locaux de la FCPE (fédération des conseils des parents d’élèves) et des membres de l’Asseda (association de soutien et d’échanges avec les demandeurs d’asile). Elles quittent les lieux avant l’arrivée des élèves et du personnel de service, vers 7 heures du matin. Ensuite, pendant que les enfants scolarisés suivent les cours de la journée, les familles restent dehors.

Ces familles (d’origines albanaise et kosovare) ont lancé des recours devant le tribunal administratif afin d’obtenir des titres de séjour.

Environ 200 personnes avaient marché le soir du 9 avril depuis l’école jusqu’à la mairie d’Oullins pour demander aux élus des solutions pour chacune de ces situations d’urgence.

Pancarte à l'école Ampère d'Oullins, occupée depuis le 10 avril. ©DR
Pancarte à l’école Ampère d’Oullins, occupée depuis le 10 avril. ©DR

Un gymnase pour toit

A l’école primaire Mazenod et à l’école maternelle Saint-Exupéry, place Guichard (Lyon 3e) ce sont deux familles qui seront « hébergées » dans le gymnase des écoliers à partir de ce lundi 17h30.

C’est à l’initiative d’un collectif de « profs, parents d’élèves et voisins » et avec la « neutralité bienveillante » du directeur, selon Jean-Sébastien Giraud, un des « voisins » à l’origine de l’action.

Ces deux familles n’avaient pas de place dans le cadre du plan froid. Une des familles est arménienne et vient d’être déboutée de sa demande d’asile. Par conséquent, elle a été mise à la rue du centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) par Forum réfugiés, le 14 avril dernier. Les deux enfants sont scolarisés.

L’autre famille, albanaise, dort dans sa voiture « depuis deux ans ». Un enfant est à la maternelle Saint-Exupéry et l’autre est âgé de 22 mois.

Le « collectif Mazenod » constate que « le non respect de la loi (sur le droit à l’hébergement) malgré des appels répétés au 115 et malgré les démarches auprès des autorités de l’Etat compétentes » :

« Nous allons occuper le gymnase de l’école pour permettre à ces enfants et à leurs parents de ne pas dormir dans la rue et pour que le plus de citoyens possible puisse interpeller les services de l’Etat afin de demander le respect de la loi, à savoir trouver une solution d’hébergement à toute personne, quelque soit sa situation administrative ».

En novembre 2014, une dizaine d’écoles occupées

A partir du 20 novembre, jour où la France a célébré le 25ème anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant, des parents et enseignants avaient occupés pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines des écoles de l’agglomération lyonnaise pour mettre à l’abri des familles et leurs enfants SDF et scolarisés.

Regroupés au sein d’un collectif nommé « Jamais sans toit », les parents d’élèves et enseignants avaient recensé près de 200 élèves SDF.

Les grilles de l'école Gilbert Dru dans le 7e arrondissement de Lyon. ©LB/Rue89Lyon
Les grilles de l’école Gilbert Dru dans le 7e arrondissement de Lyon. ©LB/Rue89Lyon

Mobilisé depuis le début de la période hivernale, ce collectif de profs et de parents d’élèves étaient environ 350 à manifester samedi 28 mars au départ de la place des Terreaux (15h) jusqu’à l’école Gilbert Dru (à la Guillotière) dont l’occupation venait de cesser (elle a duré 4 mois).
Sur les 107 familles d’enfants scolarisés SDF suivies, 60 sont actuellement hébergées. 42 n’ont pas eu de solutions d’hébergement proposées par la préfecture.

Le vendredi 10 mars, à la suite d’un nouveau rassemblement pour le droit au logement, une rencontre a eu lieu avec le directeur de la cohésion sociale (DDCS). Selon les « Professionnels de l’urgence social » (un autre collectif qui milite pour l’application du droit au logement), il a été annoncé qu’il n’y aurait pas de remise à la rue des « 624 personnes » encore hébergées dans les structures hivernales qui devaient fermer le 15 avril, notamment par le recours à des nuitées d’hôtel.

A l’école Mazenod, on constate que le DDCS tient parole puisque trois autres familles suivies sont toujours hébergées d’hôtel en hôtel alors qu’il était craint une remise à la rue.


#Éducation

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