Xavier Denamur (bien connu sur Rue89) est à la tête de quatre restaurants et d’une cave à Paris, il milite depuis des lustres contre la malbouffe et pour la transparence alimentaire.
Pour rester cohérent, de l’assiette jusqu’au fond du verre, le restaurateur a écrit à ses fournisseurs, des domaines viticoles avec lesquels il travaille parfois depuis 25 ans, en les sommant (poliment) de se convertir au bio, sous peine de cesser de passer commande chez eux – et il commande beaucoup.
Et le voilà qui égratigne une institution des Côtes du Rhône (entre autres de ses appellations), à laquelle il est difficile d’échapper dans les restos -de Lyon notamment : la maison viticole et de négoce E. Guigal, fondée par Etienne Guigal en 1942 et qui se trouve à Ampuis, dans le Rhône donc. Xavier Denamur prétend commander jusqu’à 10000 bouteilles de leurs vins par an ; désormais il ne le fera plus :
« C’est vrai que je travaille aussi avec des gros, comme Guigal. Ceux qui ont été pendant 30, 40 ans dans l’agriculture chimique, il faut les amener à changer, parce qu’ils ont été conditionnés. Mais Guigal ne me répond pas, alors que je suis client chez eux depuis 25 ans ; ça veut dire qu’ils n’en ont rien à foutre de notre santé, rien à foutre de ce qu’il y a dans la terre.
Alors que je prends jusqu’à vingt palettes par an chez eux. Au moins 10 000 bouteilles… J’ai décidé d’arrêter radicalement de travailler avec eux. Comme avec d’autres qui vont partir de ma carte, ceux qui ne m’ont pas répondu. »
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