Quels enseignements tirer de ce premier tour des élections départementales dans le Rhône ? La droite et le centre-droit, ou encore l’union des deux forces politiques, recouvrent la carte de bleu. Comme au niveau national. Le département garde globalement sa couleur politique, ce que n’a pas manqué de noter Danielle Chuzeville, actuelle présidente UDI du Rhône :
« Comme d’habitude, on n’est pas dans les choux. »
Pas dans les choux, l’UDI, mais malgré tout uniquement présente dans 6 cantons sur 13 (dont 3 dans des listes d’union avec l’UMP).
Aussi peut-on imaginer que pour la première fois, l’UMP prenne la tête d’un département qui a jusque là toujours été présidé par un centriste (et notamment par l’inénarrable Michel Mercier, maire UDI de Thizy-les-Bourg).
Ce dimanche soir avait un parfum de victoire pour Christophe Guilloteau, qui a affiché l’un des meilleurs scores de l’UMP, dans son canton de Brignais (31,33% avec Christiane Agarrat, devant un FN à 23,714%). Il n’avait pas eu de mots assez durs pour mener sa campagne contre les centristes, justement.
Il y a pourtant trois cantons dans lesquels l’UDI et l’UMP se sont parfaitement entendus et sont partis ensemble.
Christophe Guilloteau brigue la tête du département, avec son parti UMP, hors des habitudes politiques de ce territoire qui veulent qu’il soit dirigé par une union du centre et de la droite.
Le PS, petite tâche rose isolée dans le Rhône
Pierre-Jean Zanettacci, le maire PS de l’Arbresle, ville du canton du même nom qui a été le seul à voir des candidats socialistes en tête pour un second tour, imagine les voix de l’UDI se reporter vers la gauche. En effet, la droite qui est donc recalée, est partie divisée : l’UMP a fait 20,69% des voix et l’UDI 18,22% des voix.
Unie, elle aurait sans doute raflé la mise et empêché de voir apparaître l’unique petite tâche rose sur la carte des résultats de ce premier tour. Un écart d’une vingtaine de voix seulement sépare ce dimanche soir le PS et le FN. Le PS est à 24,46% des voix et le FN à 24,07% des voix.
Jusque là, le « ni-ni » reste la position de l’UMP par la voix de son président Nicolas Sarkozy ou encore de Laurent Wauquiez, candidat pour la droite aux prochaines élections régionales en Rhône-Alpes.
Gérard Collomb, président PS de la Métropole de Lyon, a lâché une petite réaction, rapportée par Le Progrès, sans s’étendre sur les scores des candidats de son parti :
« Nous sommes dans un duel UMP/UDI. On annonçait que l’UMP allait être très en tête alors que les choses sont assez ouvertes. La problématique est de savoir comment chacun se positionne vis-à-vis de la Métropole. Soit nous poursuivons notre travail ensemble, soit nous sommes dans une politique de rejet, c’est cela qui m’intéresse. »
Un front républicain anti-FN pour le PS
Christophe Boudot, chef du FN à Lyon, s’est réjoui et imagine même remporter au moins un canton le 29 mars prochain :
Score historique dans le #Rhône, nous aurons des élus patriotes au prochain tour ! Mobilisons nous ! #FN #Departemantales2015
— Christophe Boudot (@ChBoudot) March 22, 2015
Au niveau national, le nouvelobs indique que le FN remporte 6 cantons dès ce premier tour.
Contrairement à une situation générale en France où beaucoup de triangulaires sont programmées, le Rhône n’aura que des duels, dans lesquels la droite et le centre-droit devront donc se battre face au FN.
Le seul canton du Rhône dans lequel le Front national ne s’est pas placé pour un second tour est celui d’Anse. Ici, c’est le chef de file de l’UDI, Daniel Pomerel, qui a mené la danse (avec Pascale Bay, Divers droite) et qui se trouve donc face au binôme UMP.
Le Premier ministre Manuel Valls a déjà déclaré qu’il souhaitait un front républicain et appelait donc à voter pour le candidat opposé aux frontistes.
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