Que compte-t-il dire à François Hollande ? Ses quatre vérités ou, en tout cas, deux-trois choses sans complaisance, si l’on en croit les confidences qu’a faites Gérard Collomb au point.fr, dans un article dithyrambique sur l’élu lyonnais.
Il est titré avec une citation du maire PS :
« On ne résoudra pas le problème du FN par des incantations ».
Le ton et la forme sont donnés. Lepoint.fr estime qu’à la veille des élections départementales et la fessée prédite pour son parti, François Hollande « consulte ». En vue d’un remaniement de son gouvernement ? Gérard Collomb, qui parvient à mettre la lumière sur son discours réformiste dans les médias nationaux, finit-il aussi par faire entendre sa petite musique dans les plus hautes sphères du PS et celles de l’Etat ?
Le maire de Lyon revient pour le site d’info sur des choix gouvernementaux qui lui sont restés en travers de la gorge :
« On ne peut pas demander aux collectivités de se serrer la ceinture et, par ailleurs, de dépenser plus sur certains secteurs, l’éducation par exemple, avec la réforme des rythmes scolaires. Il faut arrêter avec les contradictions. L’État supprime 3,7 milliards de dotations aux collectivités et, en même temps, quand il raye la première tranche de l’impôt sur le revenu, il se passe de 3,2 milliards de recettes. »
La très récurrente question du maroquin
Si le maire de Lyon ne révèle rien de très neuf ni même la teneur réelle du propos qu’il compte tenir, lepoint.fr a du mal à contenir son enthousiasme. Le journaliste qualifie Gérard Collomb de « maire bâtisseur », juge ses « propositions novatrices » ou encore « pragmatiques », réussissant à « dépasser les clivages partisans ».
Là, l’élu est un « grand amateur de foot qui ne la joue pas perso », « fort d’une méthode qui porte ses fruits à Lyon ». De quoi remonter à bloc le maire qui, s’il est finalement sollicité pour rejoindre le gouvernement, aura le loisir de dire qu’il a (enfin) refusé, au profit de sa métropole flambant neuve.
A moins qu’il ne s’agisse d’un ministère régalien, nous a-t-on souvent dit dans son entourage. A moins que, donc.

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