PAR L’OBS
Dans son dernier ouvrage Rester bourgeois. Les quartiers populaires, nouveaux chantiers de la distinction, Anaïs Collet, maître de conférence en sociologie, dépeint Montreuil à Paris mais aussi le quartier de la Croix-Rousse à Lyon.
La sociologue récuse le mot «bobo» en tant que concept, terme qui vire à la caricature politique. Pour le remplacer, Anaïs Collet préfère celui de «gentrifieur», dont la caractéristique la plus visible, par rapport à la bourgeoisie classique, est de s’être installé dans des quartiers populaires en rachetant de vieux ateliers ou des immeubles décrépis.
Parmi les lieux qu’Anaïs Collet a choisi pour illustrer son propos, le quartier de la Croix-Rousse est emblématique de la gentrification avec ses célèbres pentes, foyer de la contestation lyonnaise dans les années 70. De 2005 à 2008, Anaïs Collet y a mené des entretiens, qui forment la matière première de l’essai.
Quand on vient de l’hôtel de ville, on enchaîne: place Sathonay, qui est super sympa, où t’as les gens qui jouent aux boules, les petits commerces, enfin tu vois c’est une place… C’est la place où il y a le plus de vélos de Lyon, donc nous comme on est un peu écolos, ça nous plaît. Et puis elle est super agréable, cette place.
Cette description que fait un habitant de l’itinéraire qui le mène du centre-ville à chez lui montre comment chaque élément de ce décor est investi de sens et d’affect. Les enquêtés s’enchantent de voir que les gens se parlent dans la rue et dans les immeubles; les conversations leur paraissent empreintes d’«authenticité». Savamment entretenue, cette convivialité qualifierait donc le quartier et ses habitants.
Lire la suite sur L’Obs.fr

Rue89Lyon est menacé ! Enquêter sur l’extrême droite, mettre notre nez dans les affaires de patrons peu scrupuleux, être une vigie des pouvoirs politiques… Depuis 14 ans, nous assurons toutes ces missions d’utilité publique pour la vie locale. Mais nos finances sont fragiles. Nous avons besoin de 30 000 euros au 16 avril pour continuer d’être ce contre-pouvoir local l’année prochaine.
En 2025, nous faisons face à trois menaces :
- Un procès-bâillon : nous allons passer au tribunal face à Jean-Michel Aulas, ex-patron de l’OL qui nous attaque en diffamation.
- Des réseaux sociaux hostiles : Facebook, X, mais aussi Google, ces plateformes invisibilisent de plus en plus les médias indépendants en ligne.
- La montée de l’extrême droite : notre travail d’enquête sur le sujet nous expose et demande des moyens. Face à Vincent Bolloré ou Pierre-Edouard Stérin qui rachètent des médias pour pousser leur idéologie mortifère, notre média indépendant est un espace de résistance.
Pour toutes ces raisons, nous avons besoin de votre soutien : abonnez-vous ou faites un don à Rue89Lyon !
Chargement des commentaires…