Il n’aura pas réussi à mettre de côté son ressentiment vis à vis de certains médias locaux. Albert Doutre, directeur de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du Rhône, a refusé l’accès à un journaliste-photographe du site d’info locale Lyon Mag à une cérémonie officielle, organisée ce jeudi à l’hôtel de police du fort de Montluc.
En présence du préfet du Rhône, cette cérémonie rendait hommage aux fonctionnaires de police morts « pour défendre la liberté d’expression », lors de la fusillade dans les locaux de Charlie Hebdo à Paris ce mercredi 7 janvier.
Le photographe de Lyon Mag s’est donc pris une porte, et les faits sont ainsi relatés par son site :
« Alors qu’une dizaine d’autres journalistes étaient autorisés à entrer pour suivre et relater la cérémonie, Albert Doutre, stoïque a déclaré : « Tout le monde rentre, sauf Lyon Mag et Lyon Capitale ». »
Albert Doutre s’était déjà illustré dans ses choix de communication avec la presse locale, en faisant sortir une journaliste de Lyon Capitale d’une conférence de presse, relative aux incidents survenus à la suite du match de Coupe de Monde Allemagne/Algérie.
Comme Lyon Mag, nous avions fait écho de cette posture absurde, ainsi expliquée à ce moment par le service communication de la DDSP :
« On s’inscrit dans une logique de communication avec les médias lyonnais. Mais avec Lyon Capitale, pour l’instant, on ne peut pas avoir de relations normales car ils emploient des méthodes déloyales ».
Lyon Capitale a publié de nombreux articles sur la police lyonnaise, la prenant en défaut depuis l’affaire Neyret, sur différents dossiers. Aucun journaliste de ce titre n’était présent au fort Montluc ce jeudi, seul Lyon Mag a donc été prié de regagner .ses pénates.
Contactée par Rue89Lyon pour s’expliquer sur ce deuxième barrage fait à un journaliste de presse locale, la DDSP a réitéré son propos vis à vis de Lyon Capitale mais ne voit « rien à dire de spécial sur Lyon Mag ».
Par ailleurs, à Rue89Lyon, nous n’étions pas sur les lieux de cette cérémonie mais sur d’autres, dans le courant de cette journée du jeudi 8 janvier, au lendemain d’un drame qui remue l’ensemble du pays et qui a suscité un grand élan de solidarité pour Charlie Hebdo.
Nous n’avons donc pas eu à essuyer de refus de la part d’Albert Doutre. Lequel directeur départemental de la sécurité, au moment où l’on parle spécialement de liberté de la presse, n’a certainement pas opté pour la bonne posture.

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