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Enfants scolarisés et SDF : un campement ce mercredi soir devant la préfecture

Depuis trois semaines, des parents et enseignants occupent des écoles de l’agglomération lyonnaise pour mettre à l’abri des familles et leurs enfants SDF et scolarisés. Ce mercredi soir, le collectif de profs et parents d’élèves baptisé « Jamais sans toit » organisait un campement symbolique devant la préfecture du Rhône pour « protester contre l’absence de solution durable pour les familles ».

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Ils étaient environ 200 à se réunir autour d’une vingtaine de tentes, à quelques mètres du préfet.

Deux tentes du campement de quelques heures qui a été dressé devant les grilles de la préfecture du Rhône ce 10 décembre. ©Guillaume Bernard/Rue89Lyon
Deux tentes du campement de quelques heures qui a été dressé devant les grilles de la préfecture du Rhône ce 10 décembre. ©Guillaume Bernard/Rue89Lyon

Ce mercredi, cinq écoles sont encore occupées. Les familles sans-abri dorment sur les lieux. Il s’agit des écoles Victor Hugo et Michel Servet (Lyon 1er), Gilbert Dru (Lyon 7e), Jean Giono (Lyon 8e) et Painlevé (Lyon 3e).
L’école Jean Vilar (Vaulx-en-Velin) a annoncé mardi la fin de l’occupation après que les trois familles ont été logées en hébergement d’urgence.

Après deux rendez-vous à la préfecture du Rhône et deux semaines d’occupation, les choses commencent donc à bouger. Insuffisamment pour le collectif « Jamais sans toit ». Mickaël Goyot, professeur dans un collège à Vaulx-en-Velin :

« la préfecture n’a trouvé de solution que pour 17 familles SDF sur les 70 que nous avons recensées. Ces 17 familles sont hébergées à l’hôtel, dans des préfabriqués à Rillieux et dans l’ancien hôtel de région à Charbonnière. »

C’est pour « mettre en lumière la situation » de ces personnes qui vivent à la rue ou dans des situations très précaires et pour alerter « une nouvelle fois » les autorités sur l’urgence, que le collectif « Jamais sans toit » organisait ce campement devant la préfecture, square Delestraint. Dressées à 18h30, les tentes ont été repliées à 21h30.

« On essaie d’abord de faire les choses bien »

A Lyon, le dispositif d’hébergement d’urgence affiche complet. Devant la caméra de France 3, le directeur départemental de la cohésion sociale, Gilles Mays Carle, annonce que 1 200 places seront ouvertes pour le plan froid dans le Rhône.

Sur l’agglomération lyonnaise, ce sont 841 places supplémentaires qui doivent être ouvertes pour la période hivernale contre 800 au cours de l’hiver 2013/2014. Depuis début novembre, elles sont progressivement « activées ». Mais plus de 2 000 personnes sont toujours considérées comme « sans solution ». Le directeur de la cohésion sociale explique à France 3 (voir la vidéo ci-dessous) :

« On essaie d’abord de faire les choses bien et d’offrir des accueils dignes pour les familles ».

Un virage politique

Ce mardi, dans une lettre ouverte, des élus et militants de trois formations politiques de gauche ont apporté leur soutien au collectif de parents d’élèves et d’enseignants et appelaient également à participer au campement, ce mercredi soir, devant la préfecture du Rhône.

Il s’agit de 38 signataires du Front de gauche, d’Europe-Ecologie Les Verts et du Gram. On trouve notamment l’ensemble des représentants de ces composantes : de Pierre Hémon, président des élus EELV du Grand Lyon, à Raphaël Debu, le nouveau secrétaire fédéral du PCF du Rhône. On notera des absents chez les écolos : aucun conseiller municipal EELV lyonnais n’a signé.

Le tournant politique de cette occupation avait été pris vendredi avec le déploiement d’une banderole sur la mairie du 1er arrondissement dirigée par une majorité Front de gauche-Gram.

Banderole sur la mairie du 1er arrondissement de Lyon. ©DR
Banderole sur la mairie du 1er arrondissement de Lyon. ©DR

Dans leur lettre, ces élus et militants de gauche s’interrogent :

« La situation se décante enfin mais cela ne semble concerner qu’une minorité d’entre elles. Pourquoi ? Quels sont donc les critères ? Chaque personne, chaque enfant a le droit de pouvoir se loger afin de vivre dignement dans notre société. »

Outre un hébergement « décent et durable » pour les élèves scolarisés et leur famille, ils demandent également que l’hébergement d’urgence et « toutes les questions relatives au sans-abrisme et à l’exclusion » devienne une question prise en charge par la future Métropole de Lyon.

Les grilles de l'école Gilbert Dru dans le 7e arrondissement de Lyon. ©LB/Rue89Lyon
Les grilles de l’école Gilbert Dru dans le 7e arrondissement de Lyon. ©LB/Rue89Lyon

 

> Article actualisé à 22h30 après la fin du campement symbolique


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