le micro ouvert au seul parti d’extrême droite et appellent à un week-end de mobilisation mais aussi d’ « éducation populaire ».
L’opposition est construite par la Coordination nationale contre l’extrême droite (CONEX) et par le Collectif de vigilance 69 contre l’extrême droite. Des collectifs qui rassemblent plusieurs dizaines d’organisations de gauche (syndicats, partis, associations).
Plus inattendu, les éditions Syllepse ont lancé également un appel, signé par des intellectuels, à l’occasion de ce raout politique, pour que « partout puisse s’organiser des universités populaires antifascistes » en reprenant Umberto Eco :
« On peut jouer au fascisme de mille façons, sans que jamais le nom du jeu change ».
Déconnecté de ces appels, l’association des Anciens combattants et des résistants (ANACR) a également signifié dans un communiqué que le FN n’est pas le bienvenu dans la « capitale de la Résistance » :
« Le combat contre ce que représente le Front national et d’autres mouvements d’extrême droite, c’est-à-dire le combat contre la xénophobie, le racisme, les réminiscences du pétainisme, l’esprit antidémocratique, le négationnisme historique, le néofascisme, nécessite plus que jamais que nous lui portions toute notre attention.
Nous voulons solennellement proclamer que ne soit pas insultée notre Ville de Lyon, médaillée de la Résistance et qui s’est vu attribuer par le général de Gaulle le titre de “capitale de la Résistance”. »
« Montrer le vrai visage du FN »
Le « week-end de mobilisation » s’articulera donc en deux temps :
- Le samedi, une manifestation au départ de la place Jean Macé (à 14 h) jusqu’à la place des Terreaux.
- Le dimanche, de « l’éducation populaire » avec huit ateliers à la mairie du 8e arrondissement et à la MJC Laennec-Mermoz.
Les organisations signataires de l’appel se donnent notamment pour objectif de « montrer le vrai visage du FN » et de témoigner de leur solidarité « à ceux qui luttent dans les villes occupées par le FN » (sic).
Pour les initiateurs du week-end anti-FN, « même s’il n’y a pas de chemises noires, le fond est le même ». Il s’agit d’un parti fasciste. Et face au fascisme, il faut s’affirmer aujourd’hui comme « antifasciste », explique Elodie Lebourq de la CONEX :
« Il faut que ce soit aussi naturel de se dire antifasciste qu’antiraciste. Antifasciste, ce n’est pas faire parti d’un groupuscule, c’est un devoir citoyen ».
Sur le plan local, Armand Creus, conseiller régional Front de gauche, enfonce le clou :
« Le FN dit que la ville de Lyon va être cassée. Il ne faut pas se tromper. La violence est de leur côté. Ces dernières années, le Collectif de vigilance 69 a relevé 500 jours d’ITT liés à des agressions par l’extrême droite ».
Et de préciser :
« Nous sommes responsables. Nous voulons une manifestation déterminée et pacifique ».
Une ou deux manifestations ?
Citée par 20 Minutes, la Préfecture du Rhône indique qu’«un dispositif de sécurité adapté sera mis en place pour éviter d’éventuels troubles à l’ordre public». Ce mercredi, le préfet du Rhône, s’est fait plus précis, comme le rapporte Le Progrès, Jean-François Carenco craint que des éléments « anarchistes » nombreux se joignent à la contre-manifestation et créent « d’importants incidents » :
« Surtout si l’extrême droite identitaire veut aller à l’affrontement direct ».
En effet, les précisions quant aux objectifs « pacifiques » de cette manifestation font sens de la part des organisateurs officiels du week-end de mobilisation. Depuis plusieurs semaines, des appels circulent sur Internet pour venir manifester contre le FN mais également le « racisme d’État orchestré sans impunité par le PS » (appel des anarcho-syndicalistes de la CNT et d’Alternative libertaire). Un lien est fait également avec la mort de Rémi Fraisse et les différentes manifestations qui ont eu lieu par la suite. Un « appel lyonnais » pour une « manif offensive » conclut :
« Dans le contexte actuel de révolte après la mort de Rémi, nous appelons à une réaction dans la rue le 29 novembre, quitte à trouver la police sur notre route et à refuser de faire marche arrière. »
La précédente mobilisation contre le FN à Lyon n’avait pas réuni grand monde, au lendemain de la victoire du FN aux élections européennes.
Rien de comparable avec les manifestations post-21 avril 2002 où plusieurs dizaines de milliers de personnes avaient défilé contre le Front National à Lyon, comme dans la plupart des grandes villes de France.
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