Cette semaine la branche lyonnaise de la société américaine de VTC (véhicules de tourisme avec chauffeur) Uber a voulu se lancer dans une opération marketing d’un goût plus que douteux.
UberLyon proposait une promotion : des trajets à faire entre les 23 et 25 octobre en compagnie « d’avions de chasse », expression délicate désignant des mannequins amateurs, grâce à un partenariat avec le site internet du même nom.
Le code promotionnel « UBERAVIONS » devait même être mis en place pour permettre aux « hommes amateurs de jolies filles » de devenir les « copilotes les plus chanceux de Lyon ». Tout un programme.
L’initiative a très vite été repérée sur le net comme un nouvel exemple de sexisme ordinaire, dénoncée comme tel sur le site internet Macholand.fr. Et créant même des remous outre-Atlantique. Une forme d’escorting ? L’imagerie développée autour du concept le laissait fortement penser.
Face au tollé, l’agence UberLyon a décidé de tout annuler, et ce à quelques heures du coup d’envoi. Contacté par Métronews le cofondateur du site Avions de chasse, Gaspard H., se dit tout de même « déçu » que l’opération tombe à l’eau, alors même qu’il venait de présenter de manière plus approfondie le projet au HuffPost. Il était également allé jusqu’à affirmer que le « respect de la femme » était au centre de son concept. Pour preuve : il arrêtait ce système de voyage à 21 heures, pour « éviter les dérapages ». Grande classe.
L’annulation a été annoncée en ces termes sur Twitter :
Nous annulons l’opération, n’ayant pas clairement évalué la situation. Nous nous excusons auprès des personnes qui ont été offensées.
— Uber Lyon (@UberLyon) 21 Octobre 2014
La vidéo de présentation constituées d’images de talons aiguilles et de décolletés plongeants a d’ailleurs été retirée de Youtube et les pages de présentation de l’opération ont disparu de la toile. Mais le coup de pub, lui, a réussi. A croire que les organisateurs s’attendaient à la levée de boucliers et n’ont même jamais envisagé la mise en place réelle de l’opération. Visant plutôt une bonne salve d’articles et de relais sur les réseaux sociaux.
Ce n’est pas la première fois que l’entreprise de VTC (voiture avec chauffeur) ne fait pas l’unanimité. Elle a notamment été condamnée jeudi dernier à 100 000 euros d’amende pour « pratiques commerciales trompeuses » en ne présentant pas son offre « low-cost » comme du covoiturage entre particuliers.

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