Après six mois d’absence, le retour se voudrait en fanfare. C’est dans des termes préparés que Michel Havard a expliqué à plusieurs médias locaux sa disparition des radars, suite à sa défaite aux dernières élections municipales face à Gérard Collomb.
Le conseiller municipal UMP a démarré son plan de com’ en faisant part de ses projets privés :
« Il a fallu que je me reconstruise professionnellement, car je ne suis ni un professionnel de la politique, ni un retraité, ni un rentier. J’avais un cabinet de conseil, et là je vais rentrer dans une PME et travailler dans le domaine de l’environnement. »
Michel Havard a commandé ses interviews et les a obtenues, pour révéler ce qui n’était pas un secret : il compte bien se relancer dans la bataille pour la mairie de Lyon en 2020 (« Gagner la mairie de Lyon, c’est l’histoire d’une vie », aime-t-il dire). Un re-démarrage après un gros coup de fatigue, donc, d’autant plus motivant pour ce quadra que Gérard Collomb, après trois mandats, ne sera plus le candidat du PS à cette date.
Mais la route est longue d’ici 2020 -et semée d’embûches, dirions-nous si nous étions un chanteur de rap. Michel Havard fait mine pour le moment d’ignorer qu’il devra batailler au sein de son propre camp pour se ré-imposer comme candidat naturel de la droite.
Tout comme à gauche, ils sont nombreux sur les rangs (on compte même quelques petits nouveaux comme le maire UMP du 6e arrondissement Pascal Blache), et vont donc observer à la loupe ses interventions d’opposant de Gérard Collomb afin, éventuellement, de lui reprocher de nouveau une certaine mollesse.
Michel Havard semble avoir une tendance naturelle au ponçage des angles, en mode chic type (et pas forcé du tout, en plus), puisqu’il prévient ses acolytes du centre avec qui les relations se sont distendues depuis la défaite, qu’il serait de bon ton de ne pas se tirer dans les pattes, pendant la durée de ce mandat (« il faut faire attention aux mots employés »).
Elections régionales en ligne de mire
Arrondisseur d’angles peu enclin aux attaques préventives, quitte à passer pour un politique pas assez combattif, le candidat de 2014 déçu martèle malgré tout : « ma détermination reste entière ».
En attendant l’échéance électorale de 2020, Michel Havard se verrait bien atterrir au conseil régional, dont les élections arrivent à grands pas, en décembre 2015. Mais pas nécessairement « tête de liste ». A ce stade, ce sont plutôt des personnalités politiques d’envergure nationale, pour avoir été ministres, qui sont pressenties, Laurent Wauquiez ou encore Michel Barnier, pour mener la liste UMP.
Une fois sa petite rentrée médiatique faite, reste pour Michel Havard à faire parler de lui en dehors des querelles intestines qui ne manqueront pas de voir le jour à droite, à mesure que les élections approcheront.
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