En voilà une macumba qui ne tourne pas rond. Pour preuve, un serpent de deux mètres de long découvert dans la cuisine de l’ancien ministre de Berlusconi et actuel vice-Président du Sénat, Roberto Calderoli.
Sur sa page Facebook, ce membre de la Ligue du Nord prétend avoir été envoûté :
« Je ne suis habituellement pas superstitieux, mais après la makumba (sic) que m’a fait le père de la Kyenge, il m’est arrivé de tout, et même plus. »
L’histoire remonte à juillet 2013, Roberto Calderoli se lâche et tient des propos injurieux à l’encontre de Cécile Kyenge, alors ministre de l’Intégration, et aujourd’hui eurodéputée :
« J’aime les animaux, mais quand je vois les images de la Kyenge, je ne peux m’empêcher de penser à des ressemblances avec un orang-outan, même si je ne dis pas qu’elle en soit un. »
Tapage médiatique bien légitime. Calderoli avait donc consenti à présenter ses excuses. « C’était une blague ». Et un bouquet de fleurs à la première femme noire et ministre d’Italie. Si Cécile Kyenge, régulièrement visée par des insultes de ce type, était passée sur l’offense, son père Clément Kikoko Kyenge comptait sauver l’honneur de sa fille. En République démocratique du Congo où il vit toujours, il avait organisé un rituel (une macumba) afin que :
« Les ancêtres le (Roberto Calderoli) libèrent des mauvaises pensées et des paroles offensantes, en utilisant des paroles de tolérances plutôt que de vengeance. »
Pour le sénateur léghiste, il n’y a pas de doute, ses mésaventures vécues ces derniers mois ont été causées par le rituel tribal exercé à son encontre :
« Six fois en salle d’opération, deux en soins intensifs, le décès de ma mère et un accident dans lequel je me suis cassé deux vertèbres et deux doigts. »
Le 19 août, ce serpent de deux mètres a convaincu Roberto Calderoli d’agir. Mais comment ?
« Je ne sais si je dois appeler directement Bergoglio (le Pape), sauf s’il est trop occupé à faire entrer des immigrés chez nous, mais je dois absolument trouver un exorciste. »
L’ancien ministre de Berlusconi a également déclaré vouloir envoyer un message concilient au père de Cécile Kyenge afin qu’il annule le rituel. Contacté par le magazine Oggi, Clément Kikoko Kyenge a assuré :
« Si ses excuses étaient sincères quand il les a présentées à Cécile, il n’a pas de crainte à avoir. En revanche, si elles étaient le fruit du calcul et de l’opportunité, il se peut que les ancêtres soient devenus un peu nerveux. »
Il y en a un qui est devenu nerveux, c’est certain. Toujours sur sa page Facebook, Roberto Calderoli se plaint d’être victime d’attaques, d’insultes et de menaces de la part des internautes. Il répond, comme toujours, méchamment :
« Je souhaite, vu l’amour que certains portent aux reptiles, que leur gros serpent s’enfilent la prochaine fois dans leurs couvertures. On en reparlera à ce moment-là. »
« Les insultes, les menaces et les pleurs de ceux qui s’émeuvent pour un serpent continuent de tomber […] Les mêmes en revanche n’ont pas dépensé une parole pour condamner la décapitation d’un chrétien, James Folley, réalisée par ceux qui au nom d’une religion de la haine tuent et répandent la terreur. »
Quand à Cécile Kyenge, qui, rappelons-le, avait offert le bouquet de Calderoli à la Madone del buon Consiglio, a déclaré, avec son humour infaillible :
« Je ne sais quelle est la religion de Monsieur Calderoli. Pour ma part, je suis catholique, je ne crois pas en toutes ces choses-là. »
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