Député-maire PS de Feyzin, Yves Blein est rapporteur de la mission parlementaire d’information sur le CICE, le fameux crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi. Le maire de Feyzin se trouve également appartenir à la très discrète et richissime famille Mulliez par le biais de son épouse, aujourd’hui décédée.
Or les hypermarchés du groupe Mulliez – au même titre que les autres entreprises de distribution – figurent parmi les principaux bénéficiaires du crédit d’impôt CICE.
Les hypermarchés du groupe Mulliez ont ainsi touché 44 millions d’euros en 2013 – et, dans le même temps, annoncé des suppressions d’emplois. Une enveloppe dont l’usage suscite la controverse entre effet d’aubaine sur les comptes, financement de la guerre des prix en linéaires et véritables créations d’emplois.
Contacté par Rue89, Yves Blein déclare « n’avoir aucun lien qui permette de [le] qualifier d’associé avec quelque entreprise de la famille Mulliez que ce soit ».
Il s’avère qu’il est pourtant gérant de trois sociétés civiles détenant des titres de l’association familiale Mulliez.
Des mandats qui ne figurent d’ailleurs pas sur sa récente déclaration d’intérêts et d’activités transmise à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), instaurée suite à l’affaire Cahuzac.
Interrogé sur cet « oubli », il s’en explique :
« Je ne les ai pas mentionnés car ces sociétés contiennent des actifs appartenant à mes enfants […]. J’en suis le gérant – par mesure de protection – ni rémunéré ni indemnisé et je n’en possède aucun titre ni actif. C’est pourquoi il ne m’avait pas semblé devoir intégrer cette information dans ma déclaration mais je vais donc sans délai rectifier ma déclaration auprès de la Haute autorité. »
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