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Entre les statistiques du ministère du Travail à partir des inscriptions à Pôle emploi et celles de l’Insee selon le BIT (bureau international du travail), il est difficile de s’y retrouver. Gilles Bridier, journaliste à Slate, organise une plongée dans le labyrinthe des chiffres de l’emploi.
Au sens du BIT, le chômeur est une personne de plus de 15 ans qui n’a pas travaillé, ne serait-ce qu’une heure au cours de la semaine de référence de l’enquête, cherche activement un emploi et est disponible sous les quinze jours pour reprendre un travail. Une définition beaucoup plus restrictive que les différents profils de demandeurs d’emplois inscrits à Pôle emploi, qui enregistre les personnes sans emploi (catégorie A) mais aussi celles ayant une activité réduite (B et C), voire celles qui ne sont pas soumises à une recherche active de travail (D et E). Et qui peut entraîner un véritable casse-tête chiffré.
En prenant comme référence le mois de mai 2007 pour le ministère du Travail, le nombre de demandeurs d’emploi correspondant à l’époque aux catégories A, B et C pour la France entière (DOM compris) était de 2,44 millions. Sept ans plus tard, 5,32 millions de personnes sont aujourd’hui dans une situation comparable, soit plus du double en seulement sept ans.
Pourtant, pris au sens du Bureau international du travail (BIT), le taux de chômage établi par l’Insee atteignait 8,1% en 2007. Il n’a donc progressé que du quart sur la période. Mais la précarité s’est développée, avec des temps partiels et des CDD plus nombreux (plus de 80% des contrats de travail sont aujourd’hui à durée déterminée), venant grossir les rangs des personnes inscrites à Pôle emploi mais hors du champ du chômage pris en compte par l’Insee, ce qui explique une progression plus forte, avec le temps, du nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi que recensés par l’Insee.
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