bolide à trois vitesses, fait partie du paysage urbain que les lyonnais connaissent. Il pourrait se doter d’un nouveau système, le Grand Lyon donnant ses faveurs à l’électrique. D’abord en voulant électrifier tout le parc Vélo’v. Puis en généralisant la location longue durée de vélos… électriques.
Avec sa robe rouge et grise, son guidon robuste et son cadre évasé, impossible de rater le Vélo’V dans les rues de Lyon. A son lancement, le 19 mai 2005, Gérard Collomb a voulu en faire un « pari osé ». Lui permettant de parler d’une « ville transformée » (avec les berges du Rhône, également) à la veille de sa réélection pour un second mandat en 2008.
En moins de dix ans, les stations se sont multipliées sur Lyon et Villeurbanne : on en compte au total 345 pour 4 000 Vélo’V sur le réseau. Le Vélo’V est-il une affaire qui roule ? Gilles Vesco, vice-président au Grand Lyon délégué aux nouvelles mobilités urbaines, confirme, chiffres à l’appui :
« Le Vélo’V représente 25% du trafic vélo dans le Grand Lyon. Environ 20 000 trajets sont effectués par jour en moyenne. Un turnover moyen de 5/6 trajets par jour et par vélo. 52 000 abonnés à l’année ».
Vélo’V: extension et électrification dès 2017
Le contrat de JC Decaux prend fin en 2017. Et bien le Grand Lyon veut profiter de cette occasion pour changer de braquet. D’abord en rajoutant 1 000 nouveaux Vélo’V pour passer de 4 000 à 5 000. Ensuite, en misant sur des bolides électrifiables. Aujourd’hui, Gilles Vesco se retrouve en bas d’un grand col. Car ce projet est aussi casse gueule que l’arrivée du Vélo’V en 2005. L’élu prend donc les devants pour éviter tout contretemps :
« Avant 2017, l’idée serait de tester un vélo électrifiable sur le réseau. J’ai déjà sondé JC Decaux. L’entreprise réfléchit à cette possibilité. Aujourd’hui, elle a un prototype prêt à être industrialisé d’ici quelques mois ».
L’élu souhaite la mise en place d’un test. Idéalement sur l’année 2015, histoire d’avoir un retour d’expérience chez les usagers.
« On pourrait voir, au moment de la rédaction du cahier des charges, si cette idée vaut ou non la peine. D’étudier aussi la faisabilité du projet. Et puis, on ne va pas faire ce test en pleine appel d’offres. Il ne faut pas que cela représente un avantage pour le sortant (JC Decaux), par rapport aux futurs autres candidats ».
Des vélos électriques en guise de location longue durée
Malgré le Vélo’v, à Lyon l’offre reste incomplète. La location longue durée fait véritablement défaut, notamment pour les étudiants. Aujourd’hui, il est impossible de louer un vélo pour 15 jours, un mois voire six mois.
Sans l’abonnement Vélo’V à l’année, il ne reste alors qu’à sortir son portefeuille pour s’offrir un vélo. De grandes villes ont déjà sauté le pas. C’est le cas à Nantes, Bordeaux ou Grenoble.
Les vélos en Libre service ont fait leur apparition en France dès 1976 avec l’expérience des vélos jaunes de la Rochelle. A l’époque, la mise en œuvre d’un système en libre service s’est révélé être un échec. En cause, la disparition rapide
des vélos. Ce principe de libre service a été repris beaucoup plus tard à la fin des années 90 à Copenhague pour être ensuite amélioré et sécurisé. Les premiers VLS nouvelle formule sont apparus en France à Rennes avec les 200 vélos installés par Adshell dès 1998. Il faudra attendre le lancement des 2 000 VéloV à Lyon en 2005, puis des 20 000 Vélib à Paris, installés par la société JCDecaux pour voir le système changer d’échelle.
Ces lignes n’auraient pas dû être écrites si Gérard Collomb avait respecté son engagement. Au moment de la délibération sur la politique du vélo en juillet 2009, le maire de Lyon envisageait la mise en place de 10 000 vélos en location longue durée. Depuis, l’idée s’est un peu faite oublier dans les tiroirs de l’Hôtel de Ville. En 2014, élections municipales obligent, ce projet est revenu sur la table. Gilles Vesco annonce :
« L’idée serait de faire de la location longue durée de vélos électriques. On va aller tout de suite sur de l’électrique, car c’est un mode qui transforme le vélo en véritable moyen de transport comme l’a fait le Vélo’V. Et puis, c’est un mode qui permet d’aller plus loin. Il permet aussi de gagner des marges de progression chez les seniors actifs ».
Pour l’élu, deux scénarios se profilent:
« Soit on fait deux appels d’offre différents, l’une pour le Vélo’V, l’autre pour la location longue durée. Soit on inclut directement la location longue durée dans l’appel d’offre renouvellement contrat Vélo’V « .
Le calendrier est déjà fixé :
- début 2015, révision du cahier des charges.
- 2016 : lancement de l’appel d’offre.
- Fin 2016 : choix final.

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