Le projet « Rétro Lyon » voudrait nous faire voyager dans le temps. Avec un principe simple : deux photographies superposées, et un curseur qu’on balance de gauche à droite pour comparer (à gauche) les photos d’antan et (à droite) les photos d’aujourd’hui.
Rue89 avait déjà inventé le concept l’année dernière, avec de superbes photos de Paris moulinées dans une « fabuleuse machine à remonter le temps » et publiées en mars 2013.
Lorris Baumgartner, le grenoblois à l’origine du projet lyonnais, a une source d’inspiration :
« L’idée m’est venue après la visite du site des archives de la bibliothèque municipale de Lyon. Il y a le fonds Jules Sylvestre, qui rassemble des milliers de photographies de ce lyonnais. J’ai voulu les comparer avec aujourd’hui. »
Capture d’écran retro.picta.fr @ Loris Baumgartner
Principe simple, mais fabrication casse-gueule. L’état des routes, de surcroît celui de la circulation du Lyon des années 1930 ne ressemble pas vraiment à celui de nos jours :
« Des fois, il a fallu se mettre au milieu de la route. À Guillotière, par exemple, à chaque feu rouge, je me mettais sur la route et j’enlevais tout quand il passait au vert. Je pense que la route devait être plus petite en 1930, ou du moins, qu’il y avait beaucoup moins de circulation ! »
Et pour la réalisation des prises de vue, Loris a sa technique :
« Je prenais sur mon téléphone portable les photographies originales. Après, je scrutais le paysage, pour trouver le bon angle. Souvent, je me suis aidé de détails, comme un clocher, ou les anciens bureaux du Progrès rue de la République, par exemple, aujourd’hui remplacés par la Fnac. »
Capture d’écran retro.picta.fr @Loris Baumgartner
Car le temps ne laisse pas son empreinte sur la seule chaussée :
« À Villeurbanne, aux Gratte-Ciel, des anciens jardins ouvriers que je voulais photographier ont été remplacés par un lave-auto. »
Mais point de tristesse ou de nostalgie chez Lorris. Juste de la curiosité.
« Il y a un côté amusant à voir que des restos et des petits commerces ont été transformés en fast-food »
Ceux que l’on peut voir depuis la place Bellecour, ou place Gabriel Péri, par exemple. Lorris a prévu de faire une vingtaine de photos, d’ici la fin de l’année. En attendant, les cinq premières sont visibles sur son site, qu’il considère comme son portfolio.

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