Par Laura Daniel et Laurent Burlet
Lecture de la carte : en jaune, les quartiers qui ne seront plus prioritaires, en rouge, ceux qui le restent.
Najat Vallaud-Belkacem, ministre lyonnaise, n’a donc pas épargné « son » territoire. La réduction du nombre de quartiers prioritaires suit la moyenne nationale. Sur la France entière, 1 300 zones sont désormais concernées, contre 2 500 auparavant. Dans le Grand Lyon on passe de 60 quartiers « CUCS » (pour Contrat Urbain de Cohésion Sociale), ZUS (pour Zone Urbaine Sensible) ou ZFU (pour Zone Franche Urbaine) à 30 « quartiers prioritaires ».
Cette réduction a été opérée en appliquant un critère unique : le salaire médian. Désormais, seuls les quartiers où les habitants vivent majoritairement avec moins de 11 250 euros par an sont retenus.
La nouvelle sélection est censée mettre le gouvernement à l’abri des polémiques puisque cette réforme suit une des recommandations de la Cour des comptes qui critiquait, dans un rapport de 2012, le « saupoudrage » des moyens.
Dans le département du Rhône, une seule nouvelle commune bénéficiera des aides de l’Etat qui sont censés être désormais « concentrés ». Il s’agit de Belleville, située en zone rurale, comme la majorité des communes entrantes.
Dans le Grand Lyon, neuf communes sortent du dispositif. Il s’agit de :
- Caluire-et-Cuire
- Ecully
- Feyzin
- Fontaines-sur-Saône
- Grigny
- Irigny
- La Mulatière
- Mions
- Vernaison
Les Pentes de la Croix-Rousse : une « réussite » ?
Un certain nombre de quartiers disparaissent également dans les autres communes, comme à Lyon, celui des Pentes de la Croix-Rousse, également classé comme Zone Urbaine Sensible (ZUS). Des choix dénoncés par les élus concernés.
Dans le 1er arrondissement, ils dénoncent un « désengagement de l’état » dans un communiqué :
« Cette décision est extrêmement regrettable pour ce quartier (les Pentes de la Croix-Rousse, ndlr) qui, parce qu’il a réussi le pari d’une certaine diversité sociale, se retrouve aujourd’hui exclu du prochain contrat urbain de cohésion sociale. Le Ministère s’est appuyé sur un critère unique, celui de la population à bas revenus, sans en référer à d’autres indicateurs sociaux. »
Contacté par Rue89Lyon, un porte-parole du ministère de la ville se veut rassurant à l’endroit des élus qui voient s’envoler des subsides de l’Etat :
« Concernant les Pentes de la Croix-Rousse, c’est typiquement l’exemple de réussite que l’on met en avant. Ce quartier n’est plus dans le dispositif car il n’en a plus besoin. Mais ces quartiers là peuvent être dans une nouvelle catégorie que l’on a nommé veille active.
Ces quartiers prioritaires de seconde zone, libellés « veille active », pourront bénéficier de 20% de l’enveloppe globale destinée aux quartiers prioritaires. 500 millions d’euros seraient ainsi mobilisés selon l’édition (papier) de Libération de ce 18 juin, principalement pour des aides à l’accompagnement des chômeurs, des programmes de réussites éducatives ou de la médiation sociale.
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