Pas de sortie ni d’entrée en dehors des urgences et des visites des familles de détenus, ce mardi, à la maison d’arrêt de Lyon-Corbas, mais aussi à celle de Villefranche-sur-Saône. Le mouvement national, lancé par le syndicat majoritaire UFAP-UNSA, a été relativement suivi en région ce mardi par les surveillants, qui ont voulu signifier un ras-le-bol et une mise en danger dans leurs conditions de travail, faute de personnel.
David Raymond, secrétaire local de l’UFAP-UNSA Justice, signale un manque de 19 surveillants pour le fonctionnement de la seule maison d’arrêt de Corbas :
« Les 19 surveillants manquants ne sont pas des arrêts maladie ou des congés, ce sont des postes à pourvoir ! Avec la surpopulation, c’est à dire 853 détenus pour 690 places pour Corbas, imaginez le travail. On est appelé la veille pour le lendemain, pour remplacer des collègues en urgence. On fait des heures supplémentaires sans arrêt, il y a une très grosse fatigue. »
Le représentant syndical pointe également l’article 57 de la loi pénitentiaire qui encadre la fouille des détenus. L’UFAP continue de réclamer son abrogation :
« Qu’on nous mette les moyens matériels pour palier cette interdiction des fouilles. On retrouve de plus en plus d’objets illicites et interdits dans les cellules. Nous, ce que l’on craint, c’est la prise d’otage. Ce n’est pas arrivé à Corbas mais personne n’est à l’abri. La ministre Christiane Taubira a promis de mettre plus de moyens, pour le moment on a toujours rien vu venir. »
Une quarantaine de surveillants filtrent donc les entrées et sorties piétonnes de la prison de Corbas (pas d’aumônier, de travail pénal, éducatif) depuis ce matin. Le blocage devrait se poursuivre jusqu’en milieu d’après-midi.
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