Alors que la défiance est grandissante vis-à-vis de l’Union européenne, les libéraux européens y croient. Et veulent continuer l’unification des marchés. Ce mercredi soir, dans la salle de la Sucrière, à la Confluence du Rhône et de la Saône, les ténors centristes de l’UDI et du MoDem ont donc pu compter sur l’ancien premier ministre belge, Guy Verhofsdadt, pour faire le boulot.
Celui qui est actuellement le président du groupe « Alliance des Démocrates et Libéraux pour l’Europe » au Parlement européen a décliné le programme, qui est aussi sa profession de foi dans sa campagne pour la présidence de la Commission.
La première priorité est de poursuivre « l’intégration européenne ». Il s’agit de réaliser l’union bancaire et surtout d’unifier trois marchés. Celui des capitaux, de l’énergie et des télécoms :
« C’est parce que le marché d’Internet et des télécoms reste limité aux frontières des pays que toutes les grandes firmes du secteur sont américaines ou asiatiques ».
En seconde priorité, Guy Verhofsdadt veut défendre la « vie privée ». Après l’affaire Snowden, explique-t-il, la protection des données personnelles ne peut se faire qu’au niveau européen.
Passant après le Belge, le Français François Bayrou a poursuivi cette idée, en l’illustrant par le cas d’Alstom. Pour la protection de la vie privée « face à la NSA » comme pour le groupe industriel, il défend une solution européenne :
« Un pays seul ne peut rien faire. Il n’y a qu’un groupe de pays qui peut y arriver ».
Stop à l’Europe-bashing
Comme le rappelait en introduction du meeting l’homme fort de l’UDI dans le Rhône, Michel Mercier, « il faut avoir du courage pour faire campagne sur l’Europe ». L’ancien ministre et ancien président du conseil général du Rhône a repris un discours bien connu des centristes :
« l’Europe est devenue le bouc émissaire de tous les maux de la France ».
Un autre ancien ministre, Hervé Morin s’est employé à démonter ces « racontars » :
« Si la France a des difficultés, ce n’est pas parce qu’il y a trop de concurrence mais parce qu’il n’y en a pas assez ».
Sans le nommer, l’ancien ministre de la Défense de Sarkozy a plaidé pour plus de fédéralisme :
« Il y a trop d’intergouvernemental. Mais la somme des intérêts nationaux ne fait jamais l’intérêt européen ».
Libéraux assumés, MoDem et UDI ne semblent pas tout à fait en accord sur le plan de la construction politique.
Hervé Morin ne l’a pas caché. Il est par exemple très réservé au sujet de l’élection d’un président de l’UE au suffrage universel direct, qui est pourtant la proposition numéro 10 du MoDem et de l’UDI.
Une salle comble de 250 personnes
Comme le relevait Quentin Dickinson, journaliste à Radio France devenu numéro 2 de la liste UDI-MoDem dans la circonscription Grand Est, la salle était comble.
Salle comble à #Lyon à la Sucrière pour le grand rassemblement @UDI_off @MoDem dans le #Sud #Est ! @Les_Europeens avec @GuyVerhofstadt
— Quentin Dickinson (@Q_Dickinson) April 30, 2014
Nous n’avons compté qu’environ 250 personnes.
Les « Européens » avaient pourtant sorti à Lyon les gros moyens : podium, écran géant et des jeunes pour agiter les drapeaux sur fond de musique lors d’une entrée triomphale.
Les principales personnalités du MoDem et de l’UDI étaient présentes au premiers rangs : Rama Yade, Marielle de Sarnez, Yves Jégo. Ils étaient assis aux côtés des responsables lyonnais. On trouvait aussi de nombreux candidats des différentes circonscriptions.
Le tout faisait penser aux grands meetings de l’UMP, les centaines de personnes en moins.
Avec des plans serrés, ça fera au moins de belles images pour la télé.
Dans la circonscription du Sud-Est, la liste UDI-MoDem vise « deux à trois élus » et un score entre 10 à 15%, avec comme têtes de liste Sylvie Goulard et Thierry Cornillet. Selon un récent sondage Ifop, la liste obtiendrait 8,5% des voix.
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