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Michèle Rivasi : « les élections européennes, c’est devenu l’ANPE des politiques »

Le traité de libre-échange TAFTA, « LE gros enjeu des élections européennes »

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Michèle Rivasi, députée européenne, sur saintetienne.eelv.fr.

On ne perd pas de temps chez Europe Ecologie Les Verts, d’autant moins que le parti compte sur les élections européennes pour re-lustrer son mouvement bien abîmé par sa participation mitigée dans le gouvernement Hollande. Le scrutin aura lieu le 25 mai prochain mais les écolos se sont lancés en campagne sans attendre, avec l’eurodéputée Michèle Rivasi pour tête de liste de la région Sud-Est. Et quelques positions offensives pour cette Europe accusée de tous les maux.

Michèle Rivasi, tête de liste Europe Ecologie, entourée de Jean-Charles Kohlaas et Bernard Bolze.
Michèle Rivasi, tête de liste Europe Ecologie, entourée de Jean-Charles Kohlaas et Bernard Bolze. Crédit : Club de la presse / A. Brisson.

Assidue au parlement européen et, par conséquent, munie d’une ceinture de dossiers, l’eurodéputée Michèle Rivasi élue en 2009 avec 18,3% des voix, a distribué les bons et les mauvais points à ses collègues. Pour elle, il est insupportable que l’Europe soit « si mal traitée » par les partis, qui n’envoient au front des élections que « des seconds couteaux » :

« Une Rachida Dati qui fait des textos, Nadine Morano que revoilà… Jean-Luc Mélenchon, il n’y est ja-mais ! Et Harlem Désir que l’on n’a pas vu et qui se retrouve récompensé secrétaire d’Etat à quoi ? Aux affaires européennes ! Ce n’est pas sérieux. »

Pour la tête de liste Europe Ecologie (amputée de l’extension « Les Verts » pour cette élection), venue de la Drôme :

« Les européennes, c’est devenu l’ANPE (sic) des politiques ».

Pas de quoi motiver les foules donc, pour qui l’Europe et Bruxelles représentent souvent un échelon flou, dont le fonctionnement est même souvent décrié.

 

Michèle Rivasi, députée européenne, sur saintetienne.eelv.fr.
Michèle Rivasi, députée européenne, sur saintetienne.eelv.fr.

« Il faut expliquer ce que représente l’Europe, ce que cela apporte concrètement », martèle Michèle Rivasi.

Avant de rappeler les sommes allouées aux régions, soit plus de 2 milliards pour la circonscription sud-est. La conférence de presse qu’elle a animée entourée de quelques uns de ses 26 colistiers, a permis de mettre en avant un guest, Bernard Bolze. L’ancien journaliste lyonnais, fondateur de l’Observatoire international des prisons (OIP) espère mettre la question de l’enfermement au débat. Il ne s’est pas encarté chez EELV, a-t-il souligné.

« Ce serait intéressant d’avoir des normes à l’échelon européen sur l’enfermement, que tous les pays s’alignent. Les moratoires, ça suffit. »

Mais c’est surtout une autre échéance qui a occupé le lancement de cette campagne. EELV a redonné sa position vis-à-vis du traité transatlantique de libre-échange et d’investissement TAFTA, que l’Europe et les Etats-Unis discutent actuellement. Michèle Rivasi lui fait son compte :

« Si un tel traité est voté, on va revenir sur des choses, des normes, que l’on a obtenues après avoir longuement bataillé. Sur les OGM notamment. Ou encore sur les gaz de schiste, par exemple, de grosses compagnies pétrolières pourraient imposer que la France paie des amendes pour la non-exploitation de ces ressources. »

Jean-Charles Kohlaas, colistier EELV et élu à la région Rhône-Alpes (en charge des transports), d’ajouter :

« Il existe la possibilité grâce à l’Europe de monter des sociétés publiques locales, qui est un système qui permet, par exemple, une gestion publique des déchets ou de l’eau. Avec TAFTA, une telle directive disparaîtrait immédiatement. »

 

Le FN en embuscade

Les écolos se lancent donc relativement tôt dans cette campagne. Ils sont toutefois précédé d’un autre parti de gauche, Nouvelle Donne qui, la semaine précédente, se lançait derrière Pierre Larrouturou, ex-EELV. Deux députées écologistes ont d’ailleurs déjà quitté les rangs de leur parti d’origine pour suivre ce mouvement assez neuf.

Lequel prétend posséder plus d’adhérents qu’EELV. Nouvelle Donne pourrait-il se faire entendre à l’occasion de ces élections et faire mal, sur des thématiques souvent similaires, aux écologistes français ?

A cette question, Michèle Rivasi a soigneusement évité de répondre, ignorant la concurrence ou estimant que les transfuges qui ne trouvent pas leur compte au sein d’EELV peuvent bien aller où elles veulent. Pour résumer la réponse on ne peut plus lapidaire.

Pas de crainte ou en tout pas grand cas fait de Nouvelle Donne, contrairement au Front national. Qui, selon un récent sondage, pourrait se retrouver en tête de ces prochaines élections, devant l’UMP.

« Quelle image donnerait-on de la France si le FN passe ? Non, ce n’est pas possible », s’est offusquée Michèle Rivasi sous forme de prière.

Pour elle, Europe Ecologie est le seul parti très européen qui parle sérieusement de Bruxelles, qui ne veut « pas la mondialisation sans réglementation ». Mais, comme le dit l’eurodéputée de la Drôme elle-même, la rengaine qui consiste à dire que « tout ce qui va mal, c’est l’Europe, tout ce qui va bien c’est la France » va être difficile à mettre en sourdine. Dans ce contexte, et avec un fort taux d’abstention probable, l’argument du parti pro-Europe peut-il résonner ?

La campagne des écolos s’étendra donc sur plus d »un mois avec, pour le prochain rendez-vous, un « happening » devant Sanofi à Gerland (Lyon 7e), sur le thème du marché des médicaments qui se trouve « entièrement sous l’égide de l’Europe ».

 


#EELV

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