À Lyon, le quartier de La Duchère fut créé pour répondre au besoin massif de logements des années 60. Cette opération fut paradoxalement le projet le plus abouti de l’école lyonnaise du Mouvement moderne et celui où se révélèrent les premières contradictions de cette conception de l’urbanisme faite de barres disposées ici dans un magnifique parc. Les années qui suivront, comme dans bien des cas en France, seront préjudiciables à ce grand ensemble.
Un des enjeux cruciaux, désormais, étant celui des mutations des urbanisations en crise, ce quartier fait l’objet depuis 2003 d’un « Grand Projet de Ville ». À partir d’un important programme de démolition – 1500 logements détruits sur 5500 – le nouvel urbanisme propose un maillage de rues, des îlots en U de tailles réduites et de nombreux espaces publics articulés sur le Parc du Vallon. Sont réhabilitées trois barres et la tour « panoramique ».
Concrètement l’enjeu est de taille : un changement d’échelle, une offre diversifiée de modes d’habiter, une mixité sociale amplifiée, suffiront-ils in fine à opérer un basculement d’image afin de lui donner un second souffle ? Seul le temps le dira. D’ores et déjà, l’action est belle, car c’est bien ici que l’ensemble des acteurs de la ville doit peser de toutes ses énergies. par Valérie Disdier
La décennie :2005-2013Les réponses architecturales assumant la question environnementale se multiplient, faisant émerger une nouvelle esthétique et une complexification des programmes. Des matériaux comme le bois reviennent sur le devant de la scène. Parallèlement, les grands ensembles des années 60 sont revisités en réponse à la crise qu’ils traversent. Enfin, le désir de « signes forts » pour des programmes architecturaux ou urbains s’amplifie. Ici, l’architecture devient une marque, un logo, dans un contexte d’accélération de la mise en compétition des villes et de ses corollaires, marketing urbain et « starchitecture ».

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