« Nous sommes les mieux lotis ». Jean-Louis Baglan, directeur académique des services de l’éducation nationale du Rhône a tenté de dresser le tableau le plus optimiste possible de la future carte scolaire tout juste votée pour l’année 2014/2015, concernant les classes du premier degré (maternelles et élémentaires). Le mieux loti, donc, dans un contexte national de restriction de budget, resterait le ministère de l’éducation nationale.
Pourtant, plusieurs articles dans la presse locale ont pointé ces derniers jours des problèmes de remplacements de profs. Récurrents. Dans un département voisin, l’Ain, des parents d’élèves quelque peu désespérés ont publié une annonce sur le Bon Coin pour recruter un prof remplaçant. Jean-Louis Bauglan a assuré :
« Ma priorité c’est le remplacement. Il faut que tous les élèves aient un maître devant eux chaque jour, et je sais que ce n’est pas le cas tous les jours. Depuis mon arrivée, il y a trois ans, les choses se sont nettement améliorées ».
Pour 2014-2015, 30 postes supplémentaires ont été préemptés pour l’académie de Lyon, amenant l’effectif de la brigade de remplacement à 572 équivalents temps plein.
Toujours insuffisant, il faut croire. Le jour même de sa conférence de presse, Michèle Picard, maire PC de Vénissieux, a envoyé un communiqué signalant des problèmes d’absences de maîtres non remplacés, sur au moins trois écoles de la commune pourtant situées en zone d’éducation prioritaire. Cette année, l’académie de Lyon aurait eu à faire face à plus d’absences très courtes, et plus de congés maternité.
En trois ans, le Rhône a accueilli 10 000 élèves supplémentaires, et pour cela, 190 postes d’enseignants ont été créés. Yannick Le Du, délégué syndical FSU, estime que les efforts réalisés sont finalement relatifs :
« On a assuré deux années de suite deux hausses d’effectifs exceptionnelles mais qui sont contrecarrées par deux hausses démographiques exceptionnelles ».
L’an prochain, 3524 élèves supplémentaires devraient être accueillis sur l’académie. Jean-Louis Baglan, face aux situations de tension permanente, tente l’explication et la transparence :
« Par exemple, je donne la priorité aux remplacements pour les classes de primaires plutôt qu’aux maternelles. Aux CP notamment. »
Les absences courtes, sur un ou deux jours, peuvent passer à la trappe. Dans la gestion de la brigade de remplaçants, les disponibilités sont une sorte de jeu de Tetris impossible.
Pour la rentrée 2014-2015, entre les classes supprimées sur certaines communes et celles qui seront crées, au total, le Rhône aura 54 classes supplémentaires. Ci-dessous la liste détaillée des 48 retraits et 102 créations pour le Rhône.
Liste des mesures arretees en CDEN RS 2014
Rythmes scolaires, flou artistique mais mise en place dès septembre 2014
Sur la réforme qui sera mise en place, Jean-Louis Baglan a précisé l’assouplissement évoqué par Manuel Valls, dans ses annonces inaugurales de premier ministre. L’assouplissement en question portera donc sur le taux d’encadrement des élèves, les compétences exigées des encadrants pendant la période périscolaire.
Jean-Louis Baglan assure que toutes les communes passeront à l’école sur 4,5 jours, sans dérogation possible, du lundi au vendredi incluant le mercredi. La journée se terminera à 15h45. Cette architecture est désormais connue depuis plusieurs semaines, mais le contenu du temps périscolaire, sa gestion restent les grandes inconnues. Jean-Louis Baglan annonce que 130 communes sur les 269 de l’académie ont un plan défini. La plupart ayant repoussé le dossier à l’après-municipales. Maintenant, donc ?
Chargement des commentaires…