Les Verts ont dit non à Manuel Valls, claquant la porte du gouvernement au nez de son nouveau premier ministre et, à Lyon, c’est aussi un « non-merci » qu’ils voudraient dire à Gérard Collomb, maire PS réélu pour la troisième fois à Lyon.
Leur réaction au niveau national a surpris, créant des dissensions au sein même du parti. A Lyon, c’est un peu moins spectaculaire mais au moins aussi mélodramatique. D’abord, la fusion des listes d’EELV avec celles de Gérard Collomb entre les deux tours des élections municipales avaient suscité la colère de nombreux militants écologistes. Mais elle a eu lieu, malgré les larmes et la crise de nerfs. Et des élus verts sont sortis du scrutin.
Ce mercredi soir, les membres d’EELV à Lyon se sont réunis pour savoir ce que les trois conseillers municipaux élus (ils en avaient quatre lors du précédent mandat dont deux adjoints) aux côtés des listes de Gérard Collomb allaient faire. Oui, il y a eu un accord technique entre les deux tours. Non, il n’y a pas eu d’accord programmatique. Et il n’y en aura pas. Une motion a finalement été votée : aucun élu vert ne participera à l’exécutif municipal. Traduction : pas de poste d’adjoint et pas de délégation.
Le coup aurait pu passer pour un acte politique flamboyant si, d’une part, l’accord entre les deux tours n’était pas passé pour un retournement de veste ne servant qu’aux cadres du parti pour nombre de militants et si, d’autre part, Gérard Collomb avait offert de vrais postes d’adjoints.
« On pouvait en espérer deux », estime Pierre Hémon, adjoint EELV en charge des personnes âgées dans le précédent mandat, réélu au conseil communautaire cette fois. En réalité, un seul aurait été éventuellement cédé dans l’exécutif « Collomb III ».
L’idée de la motion en faveur de laquelle il s’est prononcé est de conserver une « liberté de penser » et de voter ou non les propositions municipales, en les évaluant une à une. Certains militants avaient même demandé que les élus démissionnent tout à fait.
La question se pose désormais pour le conseil communautaire, qui se transformera en conseil métropolitain assez puissant dès janvier 2015. Pierre Hémon bataille dur, va voir lui aussi les maires centre-droit du groupe Synergies, ceux qui feront l’élection au Grand Lyon, pour pouvoir peser dans les négociations et, cette fois, intégrer peut-être l’exécutif avec des postes de vice-présidents.
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